Chronique 05

 

 

Une semaine plus tard Elriele prit ses quelques affaires dans la chambre qu’elle avait louée à Mos Esley, le tout tenait dans un sac : quelques vêtements, quelques crédits, deux litre d’eau que le soleil cruel de Tatooine allait évaporer rapidement et son blaster. Elle ajusta ses longs cheveux bruns en queue de cheval, à son habitude, et alla payer la chambre. En sortant de l’hôtel, elle se trouva à la limite de la ville.

- A bientôt ! dit le tenancier à moitié édenté et au visage raccommodé.

* Une chose est sure je ne remettrais pas les pieds ici… *

Cette partie de la ville avait un charme pour le moins particulier. Sur les murs on pouvait voir toute sorte d’inscriptions, et d’affiches appelant au soulèvement ou au commerce douteux. Et de temps à autres, des restes de règlements de comptes ; des marques de blasters, un corps mal caché, des traces de sang sur le sol ou un cri au loin.

En arrivant elle n’avait pas remarqué ces détails. Elle pensait que si on la regardait de travers c’était parce qu’elle était étrangère et que ça se notait au premier coup d’œil. Dans ce genre de quartiers, nombreux à Mos Esley et dans d’autres grandes villes de la planète, il fallait avoir des yeux partout et surtout derrière soit.

Lorsque la jeune femme sentit la pointe d’une vibrolame s’appuyer sur son épaule son sang se glaça immédiatement. Elle s‘arrêta et se retourna. Ce qu’elle vit ne la rassura pas. Elle eu une sensation étrange en voyant se dresser devant elle un trandoshan, au large sourire féroce, et le réceptionniste de l’hôtel.

- Shhkkrik siiissshh sshek.

Le trandoshan s’exprimait dans un sifflement rauque peu agréable à entendre. Elriele ne comprit pas ce que venait de dire, néanmoins elle réussit à définir ce sentiment étrange qu’elle ressentait. Elle avait franchement peur. En se rappelant les marques au sol et sur les murs elle se demanda si elle allait finir à l’angle d’une ruelle morte sans que l’on sache qui l’a tuée et pourquoi. Pour elle il n’y avait aucune échappatoire. Son blaster étant dans son sac et étant peu adroite avec ses poings elle ne pouvait que faire ce qu’on lui demanderait.

- Mon pote là il dit qu’il aimerait bien te refaire le portrait !

Elriele ne répondit pas. Elle était à leur merci et en tremblait. L’humain reprit :

- Si tu fais ce qu’on te dit, p’tètre que j’lui demanderait de se calmer… et de te tuer sans tortures !

Le trandoshan ne broncha pas. La jeune femme déglutit difficilement. Sa gorge se nouait. L’alien fixait l’humaine de ses grands yeux ronds, la vibrolame fermement assujettie dans la main droite. Il relança une série de sifflements. L’humain traduit :

- Ouvres ton sac qu’on voit si tu peux racheter ta vie !

La jeune femme retira lentement le sac de ses épaules et le posa par terre. Il fallait tenter quelque chose. Le trandoshan, certainement plus fort qu’elle, ne ferait qu’une bouchée de sa future victime si elle essayait de l’affronter. Elle ouvrit son sac sans le moindre geste brusque pour ne pas mettre ses agresseurs sur la défensive.

* Où est la police de Mos Esley quand on en a besoin ?! *

Elle se doutait bien que la police ou les troupes de l’Empire ne devaient pas patrouiller souvent dans le coin.

Dans son sac Elriele avait mit son pistolet laser par-dessus toutes ses affaires, ce qui le laissait à portée de main. L’idée ne fit qu’un tour dans son esprit : elle prit l’arme et tira. Le mécanisme se mit en marche dans un petit cliquetis métallique. Agenouillée, le tir atteint directement le ventre du trandoshan avant qu’il n’ait pu abattre son bras portant l’arme blanche. Il s’écroula.

- Sskrech !

Le réceptionniste sortit à son tour une arme. Avant qu’il n’ait pu la pointer sur son ennemie, celle-ci se leva et lui frappa le visage avec la crosse de son arme. Le choc assomma l’homme. Elriele fit une pause, pas d’autres mauvaises surprises dans le coin à première vue. Elle se rendit compte qu’elle était essoufflée, durant l’affrontement son organisme c’était emballé. Lorsqu’elle se battait elle semblait tomber dans un état second, plus profond que sous la simple influence de l’adrénaline. Dans cet état, seule la survie compte. Elle tremblait, la peur était toujours présente. Elle baissa le regard sur ses deux victimes. Encore une mort dont elle était responsable. Elle avait l’impression que celle –ci la suivait où qu’elle aille. Ce poids qui s’alourdissait chaque fois qu’elle faisait une victime. Pour s’en remettre elle se dit que ces deux la l’avaient bien mérité.

* Qu’en est-il de ceux tombé sur Talus ? * La question s’imposait à elle agressive et blessante.

Elle reprit ses esprits et ses affaires puis fila tout droit chez un petit revendeur de véhicules et pièces détachées. Elle acheta le premier landspeeder en état de marche qu’elle trouva, jeta son sac sur la place passager et se dirigea vers Anchorhead.

Une fois sur place elle attendit que Raicker fasse son apparition devant la petite station de transports planétaire reliant les principales grandes villes de la planète. Une fois celui-ci arrivé elle se précipita vers lui et l’apostropha.

- Ok ! Alors expliques moi ton plan…

 

 

 

Créé le dimanche 6 janvier 2008 à 17h47 par Elriele & mis à jour le mercredi 20 mars 2013 à 14h06