De l'usage approprié du sabre laser

La forme encadre la substance, la canalise ; notre philosophie est celle d'une utilisation judicieuse de la force, appliquée de façon mesurée et au sein d'un plan d'action.

Lorsqu'elle est maîtrisée, intégrée, la forme devient fluide.

La répétition est le chemin de la perfection du geste.

La mémoire du corps, entraînée de façon convenable, allège la tâche de l'esprit et lui permet d'être tout entier à la tactique, sans devoir se disperser sur les détails techniques.

A ce point, le sabreur est devenu la forme.

L'arme de nos ennemis est la brutalité, le déchaînement sans entraves de la violence ; pour que cette arme soit efficace, elle doit vaincre avant l'engagement, sa victoire repose dans l'absence de préparation de ceux contre qui elle est dirigée. La surprise, la peur, ce sont ces éléments qui permettent à la brutalité de prévaloir.

La brutalité est comme l'eau vive, mais sans son caractère implacable ; elle se fendra contre le rocher de la résolution, pourra être détournée, redirigée par une forme solide. Celui qui use de la brutalité s'essouffle vite, s'il agit uniquement dans l'impulsion et l'improvisation, il commettra des erreurs en cherchant une faille là où il n'y en a pas.

Parce qu'ils sont techniquement inférieurs, nos ennemis sont alors forcés de chercher à éroder la forme à sa base: l'esprit du sabreur.
Un sabreur sûr de sa forme, l'est aussi de son esprit ; il n'y a pas de forme solide, sans fondations solides.

Le sabreur, et par extension le jedi, embrasse sa fonction de façon totale, pour qu'elle devienne sa nature ; notre lien, nos responsabilités, sont envers tout et tous, nous n'avons pas le luxe de la préférence. L'étranger a la même valeur que le parent, l'idiot que le sage, il ne nous appartient pas de juger, c'est le rôle de la Force.

Pour que la compréhension de la Force, de sa volonté, soit limpide ; le jedi doit se départir des contraintes inhérentes à sa condition physique. L'état d'esprit doit transcender le cadre des capacités sensorielles et des impératifs biologiques.

Il n'y a dès lors plus de sentiments, qui sont des manifestations de notre biochimie et des comportements induits par notre société.

Nous ne cherchons pas l'amour, l'amitié, l'approbation ou le respect ; nous n'agissons pas pour satisfaire autrui ou nous-même, nous n'agissons que pour réaliser la volonté de la Force.

Cette sérénité n'est pas atteinte sans un cheminement personnel.

Il faut faire la paix avec ses origines, satisfaire sa curiosité sans céder à l'attachement ou à l'amertume.

Il faut désapprendre tout ce que l'on a appris, abattre les murs des préconceptions, briser les conditionnements induits par la société.

Il faut faillir, connaître la faiblesse, la perte, admettre son ignorance et expérimenter de première main combien l'émotion peut vous faire dévier de la voie du jedi.

Méditer.

Et émerger un jour, sans attentes, libéré des contraintes et prêt à ne faire qu'un avec la Force.

Une cheminement mené dans l'oubli graduel de soi, et l'unification avec la forme et la fonction.

Répétition, méditation.

Créé le samedi 4 février 2012 à 13h27 par Guinch & mis à jour le mercredi 20 mars 2013 à 14h06