Fils de l'Empire Ep7

Talus, un endroit assez similaire au domaine Cabb, vivant de la nature généreuse que ses habitants exploitaient et préservaient. Contrairement aux prédiction apocalyptiques du commissaire politique du Conquérant, il y avait assez peu de non humains sur la planète ; en fait, c’était surtout Corellia qui brassait la population des voyageurs spatiaux ; et le principal lieu de vie de non-humains était la planète Selonia. Néanmoins, les jeunes soldats des bérets rouges apprirent rapidement qu’ils n’étaient pas les bienvenus, cela se sentait dans le regard des gens dans la rue ; même lors des contrôles les Talusiens arrivaient à se montrer froids tout en restant respectueux.

 

Plusieurs jours passèrent sans autres incidents que quelques « arrestations préventives », souvent le fait de troupes de choc menées par des agents du BSI. Les bérets rouges étaient cantonnés à des patrouilles dans la campagne autour des villes, alors que les autres fuspa protégeaient les bases navales ; le gros de la présence militaire était assurée par l’armée sectorielle. C’était la première fois que Timrönn avait pu voir évoluer des AT-AT et il avait vraiment eu la trouille en sentant le sol trembler sous ses pieds alors qu’il avançait derrière les blindés quadripodes.

 

Sa patrouille, menée par le sergent Daxx Veronn Schaeffer, une armoire à glace blond et peu amène ; sécurisait les zones en friche autour de Daeric, fouillant fermes et granges à la recherche de caches d’armes rebelles imaginaires. Trois jours de ce traitement, qui rappelaient des manœuvres d’entraînement, sauf qu’elles semblaient vraiment exaspérer la population ; eurent raison de l’enthousiasme des troupes.

 

_ On se fait chier, pas vrai sergent ?

_ La ferme caporal, tu sais pas de quoi tu parles.

_ J’avais pensé que ce serait juste un poil plus dangereux, c’est tout.

_ Le danger, si tu continues à regarder le paysage comme un touriste, tu le verra pas venir, crois-moi. Les rebelles attaquent quand tu les attends le moins ; une bombe explose, des tirs partent d’un toit ; le temps de réagir dans la panique de la foule et ils ont déjà filé.

_ Ca vous est déjà arrivé ?

_ Pourquoi tu crois que j’ai trois chevrons ? J’ai vu tout un tas de petits gars comme toi se faire déchiqueter.

 

Yorr qui faisait un point avec ses macrojumelles, interrompit l’échange.

 

_ Colonne de fumée, un kilomètre Nord Nord-Est sergent.

_ On presse le pas, faites attention à la végétation sur les collines ; section en avant !

 

Au pas de course, ils gagnèrent le pied de la colline voisine, puis la grimpèrent prudemment ; ils finirent par rejoindre la source de la colonne de fumée, une ferme en flammes. Une section de l’armée, en Hovercraft, y embarquait des civils, couverte par un blindé bipode AT-ST. Leur lieutenant, le visage barbouillé de suie était en train de griller un bâton de cendres.

 

_ Regardez ce que nous avons là, des fusiliers spatiaux ! Dites donc, vous êtes loin de vos bases les mecs.

_ Reconnaissance avancée mon lieutenant, nous avons vu la colonne de fumée et nous sommes venus voir.

_ Reconnaissance avancée, la bonne blague ; le front est à une centaine de kilomètres à l’Ouest… Vous l’avez facile, vous autres de la marine.

_ On ne fait pas les ordres mon lieutenant.

_ J’imagine que vous voulez savoir ce qui s’est passé ici ? Ces salauds fabriquaient des grenades artisanales dans leur cellier, un voisin nous les as balancés lors d’une « pause ravitaillement » (un terme substitué à celui moins élégant de pillage), et on est venus faire le ménage.

 

Et quel ménage, les habitants de la ferme n’avaient pas du venir voir leur malheur ; les bâtiments étaient écroulés et brûlaient, effet manifeste de roquettes à concussion… C’était un miracle que les soldats aient encore eu quelqu’un à arrêter en arrivant. La ferme en rappelait beaucoup d’autres à Timrönn, ça aurait aussi bien pu se passer sur Chandrila.

 

_ Allez les hommes, on remballe et on se tire de ce trou à womprats !

 

Le lieutenant fit un signe aux fusiliers spatiaux, à cheval entre un salut désinvolte et une moquerie, puis grimpa dans l’Hovercraft sur le départ ; les bérets rouges tournèrent le dos, essayant de ne pas manger trop de poussière au décollage du véhicule. Dans le bruit métallique du bipode qui s’éloignait, les fuspas restèrent seuls, près des ruines fumantes, baignant dans l'odeur de la chair brûlée.

Créé le lundi 29 octobre 2007 à 23h03 par Guinch & mis à jour le lundi 29 octobre 2007 à 23h03