Nouvelle p02

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19h18 : 29 Avril : II arrondissement de Paris

Dans son duplex du II arrondissement de Paris, Patrick et sa famille avait les yeux rivés sur le téléviseur. Bloqués tels des zombis, ils ne pouvaient détacher leurs yeux des images qui difilaient devant eux. Charline, en larme, essayait de comprendre ce qui se passait pendant que ses enfants jouaient innocement à quelques mètres de là, inscouciants de ce qui se passait.
Un autre grand bruit se fit entendre, cela semblait proche, une autre explosion venait de se produire. Sans même avoir eu le temps de s'en rendre compte, toutes les vitres de l'appartement volèrent en éclats, atteignant Patrick qui venait de se tourner vers les fenêtres en plein visage. Projeté au sol par la violence du souffle de l'explosion, la petite famille était désormais entourrée de débris de verre.

19h18 : 29 Avril : XVI arrondissement de Paris

Jean-Louis et Asmira promenaient leur chien, l'oreille pendu à une petite radio FM. Leur ami Mounir les avaient prévenus de la catastrophe par téléphone quelques minutes plus tôt. Il était en chemin pour la grande mosquée, il souhaitait rejoindre le collectif d'aide formé là-bas. Le jeune couple essayait de marcher d'un pas rapide pour rejoindre au plus vite leur appartement.
Une lumière blanche, aveuglante, illumina toute la rue suivit d'un bruit terrible. Avant même d'avoir eu le temps de prendre conscience de ce qui se passait, le souffle d'une nouvelle explosion les projeta plusieurs mètres en arrière. Les vitres des voitures explosèrent sous la puissance de l'onde choc. Les quelques rares personnes présentes dans la rue avec le couple étaient projetées de toutes parts. Des flammes et une fumée noire commençaient à s'élever du bout de la rue.
Asmira reprit conscience la première. Désorientée, le visage en sang, elle essayait d'ouvrir les yeux. Cherchant de la main à l'aveuglette un appuis, elle frottait sa paume contre le trottoir jonché de bris de verre. Elle en ressentait même plus la douleur tellement sa désorientation était grande. Elle finit par trouver le mur. Elle s'y adossa, commença à entrouvrir les yeux. Aucun son ne semblait lui parvenir, elle n'entendait rien. Sa vue était brouillée, tintée en rouge. Elle ne comprenait pas pourquoi il faisait si sombre, comme si le soleil avait disparut tout à coups.
La douleur commençait à se faire sentir, elle permettait à Asmira de reprendre le contrôle. Son cerveau n'était pas encore tout à fait lucide mais un mot revenait sans cesse, comme un cris.
" - Jean-Louis, Jean-Louis, se répétait-elle sans cesse."
Luttant contre le flou de ses yeux elle commença à le chercher du regard. Sans pouvoir bouger son corps meurtrit, elle se mit à crier son nom. Des aboiements se firent entendre, très faiblement, comme si elle avait les oreilles brouillées. Son sens oditif commençait à revenir lentement. Elle chercha à identifier l'orgine du son et son regard finit par se poser sur son chien. Le giganteste berger allemand aboyait à tue tête à côté d'une forme sombre qui pendait à quelques centimètres du sol. Elle essaya de forcer sa vue à devenir plus nette jusqu'à ce que le corps inerte de son mari devienne net. Elle cria d'horreur en le voyant suspendu ainsi, le souffle l'avait envoyé s'empaler sur les pics de la beine d'un caterpilar garé à côté d'un immeuble en construction. Sa vue se brouilla à nouveau, son cris se fit moins fort, elle finit par perdre connaissance.

19h18 : 29 Avril : XXème arrondissement de Paris

Mathilde jouait avec son petit groupe d'enfant, une balle au prisonnier comme on en a tous fait. La directrice du centre de loisir avait trouvé qu'une petite sortie au parc de la Villette était une bonne idée par cette belle journée. Presque tous les parents étaient déjà passés chercher leurs enfants, mais comme d'habitude, certains se faisaient attendre. Le fait qu'ils ne soit pas au centre mais au parc les retardaient surement plus que la normal. Peu importe, tout le monde s'amusait, il faisait beau. Il ne restait plus qu'une douzaine d'enfants, et entre trois et cinq ans ils sont faciles à occuper. Le bruit d'une détonation quelques heures plus tôt ne les avaient pas plus alarmés que cela, et puis il fallait penser aux enfants, ne pas les effrayer.
Un homme d'une trentaine d'années, l'air joyeux et souriant s'approchait du groupe. Cela devait être un jeune papa qui venait chercher sa progéniture.
"- Plus d'une demie heure de retard c'est tout de même incroyable, les gens ne pensent vraiment qu'à eux, pensa Mathilde"

La directrice s'avança vers l'homme en souriant et demanda quel enfant il venait chercher. L'homme ne dit rien, il continua à avancer vers les enfants. Quand la directrice finit par lui accrocher le bras le sommant de s'identifier, le visage de l'homme perdit tout sourire, ses yeux avant joyeux devinrent froids, son regard se fit dur. Il s'arreta, entourré par les enfants qui ne comprenaient pas la situation et ouvrit la bouche.
"- Je ne viens pas chercher un enfant, mais pour les chercher tous."
Il ouvrit la paume de sa main, il y avait une sorte de petit boitier noir et gris avec un bouton bleu. Son pouce se crispa alors sur le bouton...

Créé le jeudi 8 mai 2008 à 18h59 par Elriele & mis à jour le jeudi 8 mai 2008 à 19h03