Reol

Veuillez noter que ces textes relatent une histoire se déroulant quelques semaines avant la "période de jeu". Ils doivent être vus comme une illustration de ce que peut-être l'histoire et la personnalité de Reol. Les faits qui y sont décrits ne peuvent être exploités directement en jeu. Merci d'avance ! ;-)

Prologue

Ord Mantell, Fort Granik, quartier des officiers.

Un océan. Immense, calme, sous un soleil de plomb. La température, intenable. Pas de nuage. Un radeau. Un homme. Pas de vague. Pas de vent. Pas de bruit. La mer semble faite d'huile. La soif. La survie. L'homme doit boire s'il veut survivre. La mer. De l'eau. L'homme est allongé sur le radeau. A bout de force. Un ultime effort. Se pencher. Tremper son bras dans l'océan et récupérer de l'eau dans sa main. Impossible. L'océan n'est pas liquide. Il est solide comme de la pierre. Le soleil. Il grossit à vue d'oeil. La chaleur, insoutenable. Le soleil occupe tout mon champ de vision. Il s'approche, il tombe, il va m'engloutir, noooooooooooon !!!

"Bordel de merde !"

Le lieutenant Reol Staoslam se releva d'un coup sec et s'assit sur le lit de sa chambre. Il était assoiffé. Sa gorge le faisait souffrir tant il se sentait déshydraté.

"Quelle soirée ! J'ai la tronche complèt'ment d'travers."

Reol attrapa le verre d'eau posé près du lit et l'engloutit en une fraction de seconde. Il tenta de se remémorer le déroulement de la veille au soir. De permission pour 24 heures, lui et ses amis avaient fait une descente vers la cantina du coin. Si l'on pouvait qualifier de cantina cet immense entrepôt sordide et dégueulasse. Mais les poncifs du genre étaient là, et c'était l'essentiel : l'alcool, à volonté, et les filles. À volonté également.

Le soldat se massa les tempes. Il avait une sacrée migraine et cela risquait de durer quelques heures. Il se concentra. Comment était-il rentré hier ? Il n'en avait aucun souvenir. La dernière chose à peu près claire dans sa mémoire, c'était ce salon privé miteux, avec le capitaine Westley, les danseuses, la liqueur forte d'Aldérande et le Carsunum. Foutues épices... Reol se demandait comment Westley pouvait faire passer ces produits de contrebande sur Mantell. La suite de la soirée se perdait dans un flou cotonneux. Il avait bien quelques flashs, il se revoyait enlaçant une jeune twi'lek, mais rien de plus précis. Mais était-ce une twi'lek ? Impossible de l'affirmer avec précision. Il faudrait questionner Westley, tout en finesse, il était hors de question de passer pour le bleu de service victime d'un trop plein d'alcool et d'épices !

Mais qu'à cela ne tienne, c'était jour de perm'. Reol se rallongea. Sa tête se remit à tourner, mais le jeune soldat ne tarda pas à retrouver le sommeil.

Le troisième jour

Ord Mantell, village de Mannett Point.

Contre toute attente, l'opération fut brève. Les indépendantistes, retranchés dans une habitation du village, avaient fini par se rendre une fois la porte débloquée. Il n'y eu aucun combat. Ils étaient maintenant sous le contrôle de l'escouade, en attente d'une navette d'évacuation. Reol s'approcha du sergent Bruges.

  • Sergent, avez-vous récupéré toutes les armes de nos "amis" ?

  • Affirmatif Lieutenant !

  • Bien. N'oubliez pas d'récupérer toutes les munitions qu'vous trouvez, fouillez toutes les caisses dans l'coin. Ca s'ra pas du luxe pour le fort.

  • Compris Lieutenant !

  • J'vais aller vérifier l'terminal à l'intérieur, préparez l'escouade à l'évac' dans 5 minutes !

Reol soupira. L'opération était un succès. Pas de victime, pas de blessé. Tout au plus quelques dégâts matériels car il avait bien fallu malmener le système d'ouverture de la porte automatique pour pouvoir pénétrer dans le bâtiment. Il franchit la porte en question et se dirigea vers la pièce principale. L'ambiance était chaotique, avec toutes sortes d'objets, meubles et containers éparpillés et renversés. Dans un coin de la pièce, un terminal semblant fonctionnel était posé à même le sol. C'était un modèle rudimentaire, sans IA d'interface et équipé d'un antique clavier holographique.

Reol s'agenouilla devant le terminal. Derrière lui, le sergent Bruges et deux membres de l'escouade venaient d'entrer et passaient la pièce au peigne fin à la recherche d'éventuels objets intéressants. Reol enclencha le mécanisme de libération de son gant robotisé droit. Il retira le gant et ressentit des picotements dans les doigts. Ça faisait toujours ça.

Il activa le terminal. Il n'avait aucune idée de ce que pouvait contenir l'appareil. La bataille contre les indépendantistes prenaient une bonne tournure pour la République, mais toute information trouvée pouvait être exploitée.

Pas de code. L'écran verdâtre afficha le menu principal. Cinq symboles, cinq entrées. Reol voulu saisir le premier symbole sur le clavier, mais il se passa quelque chose d'inattendu : ses doigts s'étaient mis à trembler très légèrement et il éprouva une difficulté inhabituelle à appuyer au bon endroit sur le clavier. Il tenta plusieurs mouvements de décontraction de la main. Rien n'y faisait, les tremblements avaient même une nette tendance à s'accentuer. Il marmonna.

"C'quoi c'bordel...?"

Le sergent Bruges, occupé à fouiller une caisse à côté de lui, crut que Reol s'adressait à lui.

  • Vous dites quoi Lieutenant ?

  • Rien rien sergent ! Embarquez-moi c'terminal, on l'fera déplomber une fois d'retour au fort !

Le trentième jour

Flotte de la République, Ouragan BT-7.

Un peu essoufflé, le soldat franchit le sas du vaisseau de combat qui lui était assigné de façon permanente. Il retira péniblement son casque avant de le poser dans le casier prévu à cet effet. La pièce d'armure était souillée de multiples traces, brulures et petits accrocs, vestiges des violents combats qui venaient de se dérouler au sein même d'un transporteur de la flotte. D'autres éléments de l'ensemble robotisé utilisé par Reol étaient nettement plus endommagés et il faudrait procéder à des réparations d'urgence avant de retourner au feu.

Reol grimpa les quelques marches menant à la coursive. Comme à chaque fois qu'il rentrait d'opération, il retrouva en haut des marches le droïde protocolaire en charge de l'intendance du vaisseau. Semblant sortir d'un sommeil profond, le droïde émit quelques cliquetis et s'adressa au soldat d'une voix particulièrement nasillarde.

  • Bienvenue Lieutenant. Vous avez plusieurs messages en attente. Dois-je les diffuser sur l'holodesk ?

Reol grimaça et poursuivi sa route jusqu'à l'holodesk, feignant d'ignorer le droïde. Il finit par répondre sans se retourner.

  • Pas maint'nant C9 ! J't'ais d'jà dit que tu n'étais pas obligé de m'tenir un discours ou d'me raconter un roman à chaque fois que j'rentre sur le vaisseau ! J'suis claqué.

Il marqua une pause et grimaça à nouveau. La crise était violente et durait depuis plus d'une heure. Il n'arrivait plus du tout à maîtriser les tremblements.

  • J'vais m'reposer un peu, j'lirai mes messages dans ma cabine. C9, prépare le vaisseau pour un vol en hyper-espace dès mon réveil.

  • À vos ordres Lieutenant.

Il reprit sa route et se dirigea vers sa cabine.

  • Les symptômes recommencent, n'est-ce pas ?

Le sergent Dorne, officier médical de l'escouade, semblait avoir surgi de nul part. Reol fit comme s'il n'avait rien entendu et continua en direction de sa cabine. Elara Dorne parla d'un ton nettement plus déterminé, quasi autoritaire :

  • Les symptômes, Lieutenant, ça recommence, je le sais ! Et de ce que j'en vois, ça ne va vraiment pas en s'arrangeant.

Le jeune soldat hésita puis finit par s'arrêter. Il se tourna face à Dorne et soupira. Sa main droite tremblait de façon très nette.

  • J'peux rien vous cacher, sergent. Ça fait quelques minutes qu'ça a r'prit.

  • Vous êtes-vous injecté la préparation que je vous avais préparée ?

  • Ouais. J'ai utilisé presque tout l'stim. Mais ça change plus rien.

  • Je vois. J'ai synthétisé de nouveaux stimpacks, avec une concentration plus élevée, vous les trouverez dans le frigo de l'infirmerie. Mais Reol, cessez de faire le gamin, vous devez consulter un spécialiste ! Combien de temps pensez-vous pouvoir cacher ça au Général ??? Votre état n'a fait qu'empirer ces derniers jours.

Reol ne releva pas la familiarité, surprit par l'extrême gravité de l'expression du sergent Dorne. D'ordinaire si douce et posée, la jeune femme faisait peur à voir.

  • Entendu sergent. Je.... Enfin, l'enquête en cours nous oblige à r'tourner sur Coruscant, j'vais p'tet en profiter pour...

  • Lieutenant, j'ai pris rendez-vous pour vous avec le docteur Akanba. Il saura quoi faire. C'est un civil. Ainsi, quels que soient les résultats des analyses, cela restera... confidentiel. Pardonnez cet affront, mais en ma qualité d'officier médical et compte-tenu de la gravité du mal dont vous semblez souffrir, je ne saurai tolérer une nouvelle dérobade de votre part !

Reol ne put s'empêcher de sourire. C'était du Dorne tout craché. Elle avait beau être sous son commandement direct, il savait qu'il était inutile de surenchérir.

  • Sergent, c'est promis, j'irai voir vot'toubib Abantha dès qu'on arrive à l'astroport du sénat !

  • Merci Lieutenant. En attendant, je vous conseille un repos absolu jusqu'à notre arrivée. Le sergent Bruges peut prendre en charge la navigation en votre absence.

  • Pour l'instant, j'vais dormir un peu et j'verrai. J'suis pas complètement invalide à c'que j'sache !

  • Lieutenant, comme je vous l'ai dit, je...

Le sergent Dorne ne put finir sa phrase : Reol s'était déjà enfermé dans sa cabine.

Créé le mercredi 25 janvier 2012 à 9h30 par Riafieg & mis à jour le mardi 26 mars 2013 à 16h45