Rommor Ep16

«C'est tout de même une veste de fourure de taun-taun importée à mille six-cent crédits que tu m'a foutu en l'air!»

A l'image du grand homme en train de danser la jigue pour se débarasser de sa veste en flamme je ri, ce qui réveilla ma douleur au postérieur et m'arrêta de suite, replongeant l'air géné dans mon verre je demandais à Green.

«Et toi tu visais mon enseigne ou quoi?»

Green sourit content de lui et de la bande chanceuse qu'avait décrit sa décharge.

«Non, non, exactement ce que j'ai touché...»

Selon un usage précis, un homme du clan Cabb ne peut prendre femme sans le consentement du seigneur et si ce dernier ne donne pas sa bénédiction alors l’homme du clan peut le défier pour lui prouver ses torts.
Très honnêtement j’espère avoir le consentement de père, sinon les choses risques de devenir disons…Compliquées.

Le plan n’est pas simple car approcher le conétable de la garde royale signifie approcher l’Empereur et cet homme-là ne reçoit pas sans rendez-vous ; alors réfléchissons, nous savons que l’Empereur aurait une retraite sur la planète Naboo, or nous avons un officier des forces royales de sécurité ayant accès aux ordinateurs du palais : moi. Nous avons aussi deux hommes au fait des procédures militaires impériales : moi et…Green.
Ces faits mis en corrélation nous donnent un très faible pourcentage de réussite probable, cependant selon la règle des risques calculés, ce poucentage est assez élevé pour que je tente ma chance. Reste donc à se procurer des uniformes impériaux, et bien sûr convaincre Green.

«Alors récapitulons, tu veux que JE t’aide à t’introduire dans la propriété de l’Empereur pour rencontrer le conétable de la garde royale qui serait selon toi TON père, tout ça pour qu’il t’enseigne une grande vérité fondamentale du style : "Petit ne met jamais de glaçons dans ton scotch!" et accessoirement qu’il te donne sa bénédiction pour te marier avec une fille que tu ne connais que depuis un mois. Qu’est-ce que tu ne comprends pas dans la phrase suivante : Tu es un grand malade avec des illusions de grandeur ?»

Finalement Green l’avait mieux pris que je ne le pensais.

«Admettons que pour une raison X ou Y qui pourrait se rapprocher d’un paiement en épices pour une valeur de cent mille crédits j’accepte de mettre mon expertise à ton service en tant que…Consultant. Même dans ce scénario tout bonnement délirant, comment deux déserteurs impériaux s’inviteraient-ils à l’apéritif chez l’homme le mieux protégé de la galaxie ?»

La machine était en marche, Green cogitait.

«Admettons que nous métions la main sur des armures des troupes de choc, disons celles de reconnaissance…Ce qui est je le rappelle un crime passible de prison…Et que nous tirions un traceur par la peau du cul pour qu’il nous ouvre une brèche d’une microseconde dans la cloture à énergie qui entoure la propriété … Et là comment entre t’on dans le bâtiment résidentiel sans se faire écharper par les hommes en rouge ?»

Green n’attendait pas de réponse, chaque hémisphère de son cerveau se renvoyait la balle, créant une discussion interne assez fascinante alors qu’il alimentait sa turbine interne à grand renfort d’olives et de cacahouètes grillés arosées de moult bière.

«Bon disons qu’à distance nous observions les rotations des gardes et que nous trouvions un moment précis ou le vieux Vornsk vérifie son dispositif de sécurité, à ce moment là sous le couvert de nous présenter au rapport pourrions nous l’approcher assez près pour établir une communication orale qui si tout se passe comme je le prévois sera très courte avant que l’on ne nous tire dessus.»

Le rot, le rot est très important, ça ne dégage pas que l’estomac, quoi que chez Green l’estomac et les testicules fassent partie intégrante de l’esprit ; le rot donc débloque le raisonnement et fait avancer la réflexion.

«En admettant qu’il te reconnaisse malgré ton nouveau visage et qu’il n’ait pas la subite envie de te faire disparaître, quoi ? Vous faites une ballade dans le parc en vous racontant de façon touchante tout ce qui vous est arrivé depuis la dernière où vous vous êtes vus, vous tombez dans les bras l’un de l’autre et il te dit : "Vas-y mon fils épouse donc cette roturière inconnue et suspectée d’actes de terrorisme, de sédition contre l’état et…" Bon dieu la liste doit être longue ! Ah et n’oublions pas : "Petit ne met jamais de glaçons dans ton scotch!" Là on nous donne de franches acollades, on se dit au revoir et on repart comme on est entrés ? Bon dieu Red, euh Rom si c’est comme ça que tu t’appelles, tu es un putain de génie en plus d’être un poète ! Tu sais ça ?»

J’avoue qu’à partir d’un certain volume de bière, Green devient légèrement moins bon stratège mais néanmoins nous avions un début de cuite, euh de plan.

«Ouais Elmer remet nous ça tu veux ? Qu’est-ce que c’est ? Bah je m’en fous du moment que ça pique ! Bon et ta copine là, ses demoiselles d’honneur elles sont comment ? Non par ce que si jamais j’étais assez con pour accepter de m’embarquer dans cette histoire avec toi, il vaudrait mieux qu’au final je fasse un strike à ton mariage bonhomme ! Et d’ailleurs si votre mariage tournait mal je te jure que faudra pas me tenir pour responsable, moi j’ai bien dit que j’étais contre cette idée à la noix!»

Tout a commencé chez les Naberry, gens exquis s’il en est, de qualité et parents directs de l’illustre sénateur de Naboo Padme Amidala. Je me suis introduit chez ces gens très bien d’une façon peu honête, ayant infiltré pour le compte d’un syndicat du crime et de l’Alliance Rebelle au passage les forces royales de sécurité, j’ai fraternisé avec un autre jeune officier : Poojah Naberry, fille aînée de la famille, femme splendide au deumeurant et imbue du mythe du prince charmant.
De façon informelle j’ai donc été invitée dans la propriété des grands lacs afin de prendre le thé en compagnie du maître et de la maîtresse de maison, et bien que je n’ai jamais poussé l’infâmie jusqu’à baiser les lèvres chastes de leur fille, il s’avéra que cette rencontre était bien moins "informelle" que l’invitation ne le laissait à supposer de prime abord.
Nous avons parlé de tout et de rien, des rapports entre les familles royales de Naboo et la cour impériale, des rapports privilégiés entre la famille Naberry et sa majesté, de la propriété de sa majesté sur Naboo où l’on sert un délicieux steak tartare de Gureck accompagné d’un vin de Mirshal à tomber par terre.
Bien sûr il fut déplorable que je sois roturier car j’avais sans conteste la stature d’un gentilhomme ; on m’assura que je serai toujours reçu en ami mais Poojah fut un peu triste le reste de l’après-midi, tout officier que je fus il semblait que ma « naissance » posa problème à ses géniteurs.
Je me sortais donc en tout bien tout honneur de cette situation, et ce avec une idée claire d’où chercher la retraite de l’Empereur.

La phase suivante fut assez facile, impossible de se procurer des armures des troupes de choc « intactes », aussi devions nous nous rabattre sur des uniformes, et donc l’approche à découvert serai plus difficile…Quoi que attendez la suite vous verrez l’idée ne manquait pas de piquant.
Le traceur fut aisé à débaucher, j’avais secoué pour Jabba une Calamari qui avait refusé de travailler pour lui, la retrouver chez Valarian ne fut pas difficile, moyenant finances et quelques menaces, elle allait donc nous ouvrir la brèche dans le périmètre de sécurité. Et arrivés au pied du mur…

«Green tu es sûr de ton idée ?»

Le fringuant colonel Greene dans son bel uniform m’adressa un sourire de vainqueur.

«Plus c’est improbable et moins il sauront quoi faire !»

Ajustant mon uniforme de capitaine, je suivais mon nouvellement promu officier supérieur, bonne nouvelle la barrière ne nous avait pas désintégré en nuages de tous petits atomes dissociés les uns des autres. Seuls en territoire ennemi, comme à l’accoutumée donc, nous alors notre périple.

«De patrouille à poste de commandement, nous avons repéré deux individus suspects près de la cloture Ouest.»

Le central était assez curieux, la voix du soldat en patrouille était inhabituellement incertaine et…Guillerette.

«Que font les suspects soldat ?»

Toussotement gèné.

«Ils….Je dirai qu’ils….Ils jouent au golf il me semble.»

Le speeder de commandement Chariot était arrivé alors que le colonel Greene contemplait la portée de son swing, la main en visière, intimant le silence aux deux soldats en armure blanche qui essayaient de le questionner.

«A votre avis capitaine Jethro ?»

Servant de cady , j’appréciais moi aussi le coup.

«Joli coup mon colonel mais je dirai que c’est allé dans la mare.»

Greene eu une moue insatisfaite puis se tourna vers le soldat des troupes de choc.

«Soldat, allez voir…Je pense pour ma part que la balle est dans la dune.»

C’était gonflé mais après tout nous nous comportions en officiers d’état major arrogants, le style local somme toute, le soldat hésita un moment puis claqua un salut parfait.

«A vos ordres !»

Sauta sur son motojet et fila voir si la balle avait aterri dans la mare ou bien dans la dune. L’officier qui venait d’arriver par le Chariot s’avança visiblement mécontent mais n’eu pas le temps d’aboyer, Greene montait déjà dans le véhicule avec un air princier alors que je me délestais des fers sur le malheureux lieutenant.

«Chauffeur, ramenez-nous au pavillon des invités !»

La voix ne souffrait aucune réplique, Marxal J. Greene était un sacré acteur ; nous primes place et le speeder démarra… A ce moment là nous ne croiyons vraiment pas qu’il y aurait une autre issue que le peloton d’exécution à cette farce grand guignol, mais portés par une chance insolente nous jouions le tout pour le tout.
Essayant de se débarasser à sont tour du cady , le lieutenant de la sécurité empourpré essaya de questionner l’étrange colonel Greene à plusieures reprises, mais à chaque fois nous parlions de la situation inquiétante dans un point chaud de la galaxie ou bien simplement du vol qu’avait été le dernier match entre Coruscant et Corellia, une honte ! Green joua encore un moment puis regarda fixement le lieutenant, il se tourna ensuite de mon côté.

«Capitaine corrigez-moi si je me trompe mais ce lieutenant n’essaierai t’il pas depuis toute à l’heure de m’interpeller ?»

«Si fait mon colonel.»

«Et comment qualifiriez vous ses interventions capitaine ?»

Je jaugeais l’homme devant moi puis me massais l’arrête du nez l’air affligé.

«Impudentes et complètement en inadéquation avec les règles du protocole militaire en vigueur dans l’armée impériale mon colonel.»

Green sourit satisfait puis transforma son visage en masque de démon alors qu’il faisait face au lieutenant.

«J’ai passé l’absence de salut et tenté de vous ignorer pour votre propre bien jeune homme mais cette-fois ci vous avez poussé ma patience à son terme, votre nom.»

Il se décomposa, il fondait dans on uniforme, nous dûmes nous retenir de ne pas mourir de rire sur l’instant ; mais Green très sérieux maintenait la pression de son regard noir sur l’officier qui d’une voix blanche répondit.

«Lieutenant Orvyl…»

Green haussa un sourcil, le lieutenant hoqueta.

«…mon colonel.»

Le colonel sortit un cigare de sa poche de poitrine et fit se mouvoir le lieutenant par la seule force de sa pensée, ce dernier tira un briquet laser d’une de se spoches et alluma le Cubaba de Green.

«Dites moi Orvyl quel genre de gens sont les invités de sa majesté.»

«Des gens importants mon colonel.»

«Bien, et qu’est-ce qui saurait être plus bête qu’importuner des gens importants durant une partie de golf ?»

«Euh…Je ne sais pas mon colonel.»

«Et bien je vais vous le dire mon petit Orvyl, les emmerder sur le trajet du retour alors qu’ils essaient d’avoir une conversation entre gentlemen ! Il vaudrait mieux pour vous que cette affaire ne s’ébruite pas lieutenant.»

L’Emphase avec laquelle Green avait insisté sur le grade du pauvre Orvyl acheva de le transformer en statue de pierre, il posa un sourire crispé sur ses lèvres et fit silence jusqu’à l’arrivée du véhicule de commandement. Nous descendîmes sur une pimpante allée de graviers au pied de dômes Naboo couleur de jade et d’or.

«Vous savez capitaine, j’adore cet endroit !»

Nous y étions, le saint des saints mais le plus dur de la partie restait encore à jouer. Notre objectif était la salle de briefing de l’Etat-Major, le conétable de la garde royale y réunissait les officiers généraux tous les matins à neuf heures ; notre problème étant qu’il était bientôt sept heures…De l’après-midi. D’après nos pronostics les plus optimistes, le temps moyen de survie de deux éopies complètement saoules dans une fausse à Rancors excédait largement le nôtre.

«Et maintenant mon colonel ?»

Green tira encore un peu sur son cigare pour se donner de la contenance, puis il avisa Orvyl qui attendait probabalement l’autorisation d’aller creuser un trou très profond pour y enfoncer sa tête.

«Lieutenant, prenez nos affaires et portez les à nos quartiers.»

Orvyl prit le sac à l’épaule et s’engagea d’un air sûr vers un des bâtiments.

«Venez capitaine, j’ai grand besoin de repos après tout ce sport.»

Et nous emboitâmes le pas de l’infortuné lieutenant Orvyl, pagayant sur un raft crevé qui filait droit vers une chute d’eau. Après une scène d’anthologie, nos quartiers furent préparés comme ils auraient du l’être et le contribuable impérial nous repaya enfin un peu pour nos bons et loyaux services au sein de nos glorieuses forces armées. Le plan bien sûr était de faire profil bas et rester aux aguets jusqu’au matin, Green descendit deux bouteilles de Mirshal et une de Grada en compagnie de trois femmes de chambres que l’ogre insatiable épuisa avant d’aller se mettre à tremper dans un bain moussant ; pour ma part j’avais quitté la suite pour ne pas déranger.

La vue depuis la terasse était magnifique, très franchement j’avais rarement été aussi nerveux qu’à la veille de mes retrouvailles avec mon père… Je ressassais toutes sortes de phrases stupides quand je fus surpris pas quelqu’un que je n’avais pas entendu approcher, mon premier réflexe fut de porter la main à mon arme et il fut stupide ; d’un geste délicat une jeune femme  posa sa main sur la mienne, et d’un sourire me désarma.

«Veuillez m’excuser.»

Elle me fit un signe de tête et s’accouda à son tour à la rembarde, dans une robe faite de voiles de soie d’un bleu de nuit, elle laissait une chevelure de feu lui servir de seul bijou, à cet instant je trouvais étrange que toutes les femmes de ma vie fussent rousse. Ma mère, Sasha, Moira et…Cette troublante inconnue.

«Vous n’avez pas assisté à la réception capitaine.»

A l’évidence ce n’était pas une question.

«Je ne suis qu’un aide de camp madame.»

Elle se contenta de me sourire encore une fois, son verre à la main, visiblement elle trouvait ma pathologie de menteur maladif plutôt distrayante… Tout comme Moira en fait.

«Vous êtes un homme étrange capitaine, ça saute aux yeux.»

Je soupirai et me tournait à mon tour vers le paysage nocturne.

«Je suis un homme de mon temps donc.»

Elle acquiesca et nous restâmes un bon moment dans notre contemplation silencieuse, soudain cette belle rousse me désarçonna en ordonnant d’une voix suave :

«Faites moi danser capitaine.»

Et m’entraînant par la main, nous gagnions alors la réception où je n’aurai jamais du mettre les pieds. Ma partenaire sans nom avait une connaissance de la danse qui dépassait de loin les rudiments d’éducation artistique que j’avais reçus à Chandrilla, je compensais tant bien que mal mon désavantage par un enthousiasme alimenté par la peur qui me vrillait l’estomac, j’avais besoin de danser, flirter avec ce danger pour l’amadouer, tuer ma peur en me grisant d’une façon ou d’une autre. Danser au bras de la plus belle femme de la soirée par exemple. Il y eu la valse et elle rit, puis vînt le dernier morceau qu’elle m’accorda car comme les princesses des contes elle devait s’esquiver ; cette danse à l’image de ma cavalière fut troublante…Collé contre elle, je fis de mon mieux pour me comporter en gentleman, et après quelques provocations, elle arrêta de me torturer et posa sa tête sur mon épaule.

«Etes vous satisfait de l’homme que vous êtes capitaine ?»

Ses questions à brûle-pourpoint ne me surprenaient plus, elles faisaient partie de son personnage ; face à un telle maitresse femme seule sied la sincérité la plus naturelle.

«Non, j’ai toujours voulu plus que celà.»

L’Orchestre fit un fondu délicieux, nous allions nous séparer et nos yeux se croisèrent…J’eu la sensation pénétrante de regarder dans un miroir, si j’avais du être femme j’aurai désiré être celle-ci.

«Vous êtes assurément sur la bonne voie pour y parvenir.»

Le baiser fut vénéneux et et pourtant pudique, la senteur du jasmin et de l’opium s’alliaient à la texture veloutée de ses lèvres pressées contre les miennes, je restais interdit, planté au milieu de la salle alors qu’elle était déjà loin. Une âme que je ne qualifierai pas de charitable me sauva, une main douce mais ferme me guidant vers le bar.

«Une femme exceptionnelle que celle-ci capitaine.»

Je cru m’évanouir, avec un mince sourire de prédateur, un être au regard de braise me transperçait de part en part, je me voyais perdu, il DEVAIT me reconnaître même si notre rencontre n’avait été que fugitive, un esprit diabolique se cachait derrière ces manières feutrées : Le commodore Thrawn, le diable en personne m’offrait un verre.

S’adresser à lui par son grade, ne jamais l’appeler "monsieur", je ne connais rien à l’astronautique et l’art me laisse indifférent, surtout la poésie… Tous ces paramètres défilaient tel un mantra pour que je ne trahisse pas ma couvertur de capitaine de l’armée impériale, je faisais des réponses laconiques sans sembler pour autant vouloir m’enfuir, j’usais de l’ennui comme un arme pour détourner le danger. Il fit mine de partir et j’allais laisser le soulagement apparaître sur mon visage quand il se ravisa et me demandit :

«Nous sommes nous déjà rencontrés capitaine ?»

Aussi rigide qu’un rampant avec son balais coincé dans le cul, je répondais.

«Le capitaine n’a pas eu cet honneur Commodore.»

Et finalement l’officier de la flotte haussa les épaules.

«Juste une impression… Mais si je puis me permettre un conseil, essayez lorsque vous désirez une femme de ne pas jetter votre dévolu sur une des danseuses privées de l’Empereur, bonne soirée capitaine.»

Je claquais un garde à vous impeccable de psychorigide amoureux des chars d’assaut puis m’esquivait aussi discrètement que possible de ce guépier où j’avais sauté à pieds joints.

«C’était bien ta soirée ?»

Je regardais Green d’un air désaprobateur, lui signifiant que la pièce était forcément sous écoute, il se retourna et me présenta son postérieur pour toute réponse. Après ça je ne pu fermer l’oeil de la nuit, arme au poing j’attendais la patrouille qui ne vînt jamais nous arrêter.

Le grand jour ? Non, juste possiblement le dernier… Green n’avait plus sa bonne humeur de la veille, pour aller où nous voulions aller le colonel joyeux ne nous servirait pas beaucoup, le capitaine servile lui était plus dans le ton.
La salle de réunion de l’état-major se trouvait dans un bunker situé sous la massive antenne de communication du complexe, et pour y accéder il fallait avoir des cylindres d’identité valides, chose qui n’était pas livrée avec nos déguisements. Debout face à la porte du turbo-lift, nous sentions une angoisse terrible nous nouer la gorge, nous étions arrivés jusque-là, mais faute de plan valide notre opération venait d’échouer lamentablement. Le martellement des bottes de combat des troupes de choc nous avertit que la partie était terminée, très lentement nous nous retournâmes pour nous rendre, mains en l’air.

«Ce sont eux!»

Orvyl n'avait pas l'air vraiment heureux...Mais à côté de lui un homme souriait, un homme banal et vêtu d'un costume noir à la coupe sans imagination.

«Oui ce sont bien mes agents.»

Green soupira.

«On peut baisser les bras?»

D'un petit signe de la main de cet autre Yaris Benten, on nous désarma et la patrouille nous mena vers le plus grand des dômes... Echangeant des regards nerveux, Green et moi ne savions vraiment plus à quelle sauce nous allions être mangés. Notre maître chanteur Ubiqtorat lui savourait cet instant.

«Très honêtement je n'ai pas cru les rapports quand on m'a annoncé que vous comptiez vous rendre ici, mais néanmoins j'ai parié sur vous et j'ai eu raison Alpha, rien ne vaut jamais l'original, vous êtres brillants messieurs, brillants, chanceux et...Un tantinet stupides.»

Un garde pourpre vînt à notre rencontre et leva la main, ça signifiait "ici", "ici ce sera parfait" ou encore "ne bougez plus ou vous êtes morts"...Voir même "Vous êtes déjà mort mais ne bougez pas si vous désirez que ce soit sans douleur".

Depuis les rambardes des étages supérieures, une silouhette voutée suivie à distance respectueuse par une petite foule de courtisans traversa notre champ de vision, il  marqua un court temps d'arrêt et adressa quelques mots à un homme sortit de nulle part, ce dernier fit un signe et le garde pourpre nous aiguillona de sa lance pour nous faire pivoter dans la direction du groupe. On nous observa à loisir un long moment et un rire sifflant partit du balcon, la silouhette noire de l'Empereur disparut, nous l'avions amusé. L'ombre de l'Empereur, l'homme sortit de nulle part, était mon père et il nous adressa un hochement de tête que j'aurai qualifié d'approbateur, mais avec lui je n'ai jamais été sûr de rien...Puis on nous sortit sans ménagement de la résidence.

L'homme de l'Ubiqtorat donna des ordres et nous fûmes de nouveau maîtres de nos mouvements, un speeder approchait pour nous visiblement.

«Vous avez été parfaits messieurs, tout ce que j'attendais de vous Alpha... Et sa majesté est magnanime, vous ne serez pas punis pour votre audace. Red, il faut que vous sâchiez que le conétable de la garde royale est tout à fait au courrant du programme car il en est un des instigateurs, il saît aussi exactement qui vous êtes, maintenant que vous avez ce pourquoi vous êtes venu, il est temps pour vous de retourner à la clandestinité Alpha. Nous vous contacterons lorsque le besoin s'en fera sentir.»

La résidence disparaissait derrière nous...Green fouilla dans le bar de la limousine et empocha tous les cigardes de la cave, puis s'en allumant un et nous servant un whisky Corellien il me demanda.

«Alors tu as ta réponse Red?»

Je prenais mon verre et le descendait d'un trait pour faire passer le goût amer et étouffer la nausée qui montait en moi.

«Je suis celui que je devais devenir Green, c'est tout ce que ça signifie, je suis un gentil petit pantin qui a fait tout ce que l'on attendait de lui...Voilà comment je me sens, comme une marionette faite pour amuser un vieux salopard.»

Mon dégoût amusa Green comme à l'acoutumée.

«Je sers ma patrie et c'est ma joie! Bon alors on l'enterre quand ta vie de célibataire camarade? Faudrait pas oublier que tu me dois quelque chose...»

Et voici donc comment je me suis retrouvé en caleçon à l'astroport de Theed a devoir dire à toutes les jeunes femmes que je croisais combien j'aurai rêvé d'être Marxal J. Greene par ce qu'il était sans conteste le meilleur coup de la galaxie... l'Amour vous en fait faire des choses, je ne vous dis que ça.

Créé le samedi 2 juin 2007 à 23h45 par Guinch & mis à jour le mercredi 20 mars 2013 à 14h06