Rommor Ep51

C’était une belle journée dans la campagne Corellienne, le soleil chantait sur les champs de céréales dorées, le vent était tombé et plus rien ne bougeait. Bela Vistal n’était pas une ville avec beaucoup de cachet, seules les montagnes au loin la différenciaient de toutes les autres bourgades champignon de Corellia.

 

Le cimetière sur la colline était vide, les silhouettes solitaires du capitaine de vaisseau Cabb et du colonel Kern se tenaient debout face à la pierre tombale de Sasha Thorn. Kern s’avança et déposa un écrin avec une médaille, Rommor le regarda sans poser de question mais il s’expliqua tout de même.

 

_ Torjul m’a demandé de la déposer pour lui, il serait descendu mais il ne voulait pas vous déranger monsieur.

_ Brave garçon.

 

Kern se releva, posant par le même geste la main sur la crosse de son pistolet, son œil exercé avait repéré un nouveau visiteur.

 

_ Ca ira colonel.

_ Je serai en contrebas si vous avez besoin de moi.

_ Merci mon ami.

 

Le fusilier s’écarta alors que Mona Gillis rejoignait Rommor devant la tombe de leur amie.

 

_ Tu penses souvent à elle ?

_ Plus depuis quelques temps… Mais dans les moments difficiles ça m’arrive.

_ Elle disait souvent que tu aurai une grande carrière quand nous étions à l’académie.

_ C’est un peu grâce à elle, c’était un super instructeur.

_ C’est gentil à toi de le dire, mais ta carrière, nous savons très bien ce à quoi tu la dois.

_ Les gens comme moi sont un mal nécessaire Mona.

 

Elle haussa les épaules, simultanément, montrant qu’elle avait enfin pleinement maîtrisé son bras cybernétique.

 

_ Parfois je te plains, et d’autres fois je me dis que tu es simplement un cinglé ; probablement à cause de ton père.

_ C’est sûrement vrai, mais comme je te le disais, les gens de ma famille ont toujours eu une utilité pour les autres ; les bonnes gens hurlent au meurtre, mais ils sont bien contents de profiter du résultat tout en gardant les mains propres.

_ Bouchers d’utilité publique de père en fils, c’est comme ça que tu arrives à dormir la nuit ?

_ Non, la fatigue du carnage me suffit amplement à dormir comme un bébé… Allez arrêtes ton numéro Mona, Sasha n’aimerait pas nous voir en train de se disputer comme des chiffonniers sur sa tombe.

 

Sasha fit quelques pas, forçant Rommor à l’accompagner le long des allées du cimetière.

 

_ La date a été arrêtée.

 

La nouvelle était d’importance, Rommor déglutit et observa un oiseau dans le ciel.

 

_ Mon escadre ne sera pas prête avant encore sept semaines.

_ Si ça éclate d’ici là, on ne pourra pas t’attendre.

_ Je ne chôme pas pour autant, le Tyran de Corellia sera des nôtres une fois le travail accompli.

_ Bien… Et les rebelles, tu as eu des échos ?

_ Non, je dois rencontrer mon contact d’ici la fin du mois.

 

Ils bifurquèrent, ceci leur permettant de faire un petit tour d’horizon, le cimetière était toujours calme.

 

_ Il est prévu que ça ait lieu lors du retour de la cible dans les mondes du noyau, si les détails de sécurité en provenance de Naboo sont fiables…

_ Ils le sont.

_ Alors nous frapperons lors de la dernière étape du voyage ; vous recevrez tous des ordres de maintenance qui vous placeront à une distance d’intervention raisonnable.

_ Bien.

 

 

Mona pointa son doigt sur la poitrine de son collègue, donnant une emphase dramatique à sa révélation.

 

_ Et une dernière chose, certaines de nos sources pensent que tu pourrais faire l’objet d’une surveillance.

 

D’un air placide, Rommor tourna son regard vers Kern qui attendait un peu plus loin sans les perdre de vue.

 

_ Je sais.

_ Et ça ne t’inquiète pas plus que ça ?

_ Je préfère une surveillance qui dit à ses patrons « tout va bien », qu’une piste de cadavres qui leur confirme que je suis passé à l’ennemi.

_ Bon dieu, vous autres les espions vous devez avoir deux cerveaux pour gérer tout ça.

_ J’ai survécu à des amis de beuverie Rodiens, alors l’espionnage tu penses, une bagatelle.

 

Le dégoût était visible sur le visage de Gillis, certaines choses prendraient du temps pour changer… Mais il fallait commencer en frappant un grand coup.

 

_ Je dois retourner à bord du Protecteur, j’attendrai le signal convenu.

_ Que la force soit avec nous, alors.

_ Putain qu’est-ce qu’il faut pas entendre…

 

Ils se séparèrent sans autre forme d’adieux.

Créé le mercredi 29 août 2007 à 20h07 par Guinch & mis à jour le mercredi 20 mars 2013 à 14h06