Rommor Ep7

Ca y est ils sont tous morts.

C’est avec un soulagement étrange que Rommor Cabb accueillit cette pensée, là depuis la place de dieu où il s’était érigé, surplombant une planète avec au bout de ses doigts le pouvoir de détruire la vie qui grouillait à sa surface.  Tout semblait mener à ce moment, depuis cette minute étrange où le jeune lieutenant avait  plongé son regard au fond de l’abîme insondable.

«Savez-vous ce que disent les hommes à votre propos lieutenant?»

Le capitaine Horst,  jouant avec ses lunettes suite à une énième relecture du rapport d’interception de Getaris, considérait le jeune homme dans une posture rigide, la casquette sous le bras et fixant une craquelure quelconque mais sûrement passionnante sur le mur en face de lui.

«Monsieur, non monsieur!»

Le capitaine soupira  et sortit la bouteille de blanche de son tiroir avant de s’en verser une tasse.

«l’Adjudant Hoffman dit que vous possédez une paire de couilles trempées en duraminium, le major Kern assure qu’il s’agit de bijoux de famille que vous tiendriez de votre père, quant aux hommes du rang ils hésitent encore entre cette version et celle qui veut que votre sang soit plus froid que celui d’un serpent. Alors dîtes moi Lieutenant Cabb, qu‘en pensez-vous?»

L’homme ne trahit aucune émotion si ce n’est une pointe d’exaspération à devoir répondre encore et toujours aux mêmes questions, mais il masquait la chose de façon correcte face à son supérieur.

«Monsieur, tout est dans mon rapport monsieur!»

Le capitaine sentit une migraine lui venir que seul l’alcool arriverai à enrayer.

«Asseyez-vous lieutenant, je vais tenter de vous expliquer… Votre conduite n’est aucunement blâmable, seulement il faut que vous sachiez que nous en resterons là ; il n’y aura aucune représailles, car ce n’est pas une guerre, juste un problème de politique interne à l’Empire. Le Comporn n’admettra jamais qu’un Moff Impérial défie l’autorité de sa majesté, et on ira pas lui demander des comptes pour quelques sous-officiers et civils suspectés de collusion avec les rebelles.»

Rommor essaya de défendre son point de vue.

«Mais monsieur, et les troupes de choc impliquées dans cette attaque suicide?»

Le capitaine gardait un calme sphynxien.

«l’Ubiqtorat sait déjà que Sarne a détourné un camp de conditionnement des troupes de choc pour en faire ses zélotes, s’ils estiment devoir le mettre hors d’état de nuire ils le feront eux-mêmes ou bien nous recevrons des ordres très spécifiques allant dans ce sens…Mais la décision de répliquer ne nous appartient pas, telles sont les règles d‘engagement.»

Les règles, les règles n’avaient pas protégé le capitaine Pol Horst, il fut retrouvé mort trois jours plus tard dans un bordel sur Adarlon, un sourire dément aux lèvres et un mandrin format Kashyyk toujours d’attaque. Le légiste local aurait conclu à une vilaine crise cardiaque et il n’aurait pas eu tort, le chirurgien du bord lui trouva des traces d’Aléphyne, cette fleur rare d’Alderaan dont l’essence saturait les récepteurs d’endorphine du cerveau, provoquant la mort par le plaisir…Une drogue au demeurant très rare et très chère depuis quelques années.

Le second avait voulu garder ces informations confidentielles, mais à bord d’un vaisseau tout le monde parle et l’histoire se répandit comme une traînée de poudre…La réunion d’urgence dans le carré des officiers suivit peu après.

«Faites savoir à vos hommes que le capitaine Horst est mort dans sa cabine d’une crise cardiaque messieurs.»

Tout le monde s’entendait sur le fait qu’il fallait dans la forme sauver l’honneur de l’homme qui les avait commandés…Mais sur le fond cela souleva quelques discussions, le lieutenant Cabb, l’air sombre y coupa court en lâchant sa pierre dans la mare.

«Et maintenant monsieur, qu’allons nous faire?»

Le second n’était pas à l’aise, c’était un homme très compétent mais il avait été pris de court par sa soudaine accession à la tête du Vigilance.

«J’ai demandé l’aide du QG sectoriel de Bilbringi, il nous détacheront des renforts dans le plus brefs délais…Nous ne tarderons pas à être démobilisés de toute façon.»

Personne n’ajouta rien, c’était ce qu’il y avait à faire…Rommor était absolument d’accord avec cette décision, il ne comprit qu’avec un peu de retard que c’était bien sa voix qu’il entendait.

«Alors c’est ainsi, nous fuyons.»

Le capitaine Dellit tourna au rouge pivoine, estomaqué par l’audace du jeune lieutenant et maîtrisa à grand peine le ton de sa voix.

«Cette réunion est ajournée, lieutenant dans ma cabine, tout de suite.»

L’homme avala les quelques coursives le séparant de ses quartiers en un temps record, tînt la porte ouverte et la referma en un coup de vent derrière l’officier qui l’avait rejoint.

«Taisez vous, pas un mot! Vous croyez que vous valez mieux que nous pas vrai monsieur Cabb? Par ce que votre père est le connétable de la garde royale vous pensez que vous pouvez court-circuiter la chaîne de commandement à votre bon plaisir? Détrompez-vous mon jeune ami, je vais vous envoyer dans un trou sans fond quelque part dans une station d’écoute de la flotte au milieu d’un champ d’astéroïdes…Ne refaites jamais de coup de brio de ce genre, sachez tenir votre langue jusqu’à ce que ce bâtiment rentre au port puis filez demander une nouvelle affectation, je ne veux pas de fils à papa bourrés d’orgueil sur mon pont. Considérez-vous consigné dans vos quartiers jusqu’à nouvel ordre, le capitaine Host a fait preuve de laxisme envers vous mais vous découvrirez rapidement que je ne suis pas le capitaine.»

Le lieutenant salua son supérieur sans mot dire, la pâleur mortelle de son visage étant bien suffisamment expressive…Puis il prit la porte dès que Dellit lui permit de rompre les rangs.

L’absence de Rommor lors des quarts qui suivirent fut rapidement remarquée, le bâtiment n’était pas en sous-effectif mais le jeune officier était déjà l’objet de rumeurs suite à l’incident de Getaris, il avait cependant la sympathie de quelques gens à bord, et quoi qu’on évitât que cela arrive aux oreilles du second, il reçut la visite amicale de quelques-uns d’entre eux.

Deux coups secs, vautré sur sa couchette, en débardeur et essayant de lire, Rommor demanda.

«Qui est derrière mon écoutille?»

La voix un peu gênée et étouffée par la paroi de métal lui arriva sans trop de surprise.

«Le commissaire Benten lieutenant, je peux entrer?»

L’homme du Comporn à bord n’avait pas beaucoup d’amis, on l’évitait, les conversations mourraient à son approche, personne à part le capitaine ne l’invitait à sa table…Rommor sentit une aigreur lui travailler l’estomac mais ferma son livre et ouvrit la porte.

«Entrez monsieur Benten, asseyez-vous.»

L’homme dans son uniforme distinctif et que personne ne prenait pour un vrai militaire prit place sur le tabouret rangé face au secrétaire exigu, la cabine était petite et sans hublot…Peu de gens supportaient bien une telle isolation, mais c’était la vie des spationautes. Se laissant aller à sa déformation professionnelle, le commissaire Yaris Benten détailla la décoration ou chaque détail pouvant l’informer sur l’occupant de cette cabine. Rommor le laissa faire et sortit sa réserve de cohol du coffre fort intégré au mur, il rinça dans son petit lavabo un car en fer réglementaire qu’il utilisait pour sa brosse à dents et se trouva quant à lui une sous-tasse réservée aux trombones et autres objets inutiles de son espace de travail.

«Cohol Grada, garanti 100% interdit par le règlement du bord et déconseillé par le Comporn, alors monsieur Benten, que me vaut cette visite?»

L’homme accepta de bonne grâce le verre de spiritueux  et se recomposa une attitude qu’il estimait correcte du haut de son tabouret.

«Je me suis dit qu’il était de mon devoir de venir vous conseiller, vous écouter, enfin vous proposer mon aide dans ce moment…difficile.»

Rommor sourit de bon cœur et avala une lampée de son Cohol.

«Je connais mon dogme de l’Ordre Nouveau sur le bout des doigts monsieur Benten, mais j’apprécie la compagnie et les témoignage de camaraderie de mes frères d’armes, quels qu’ils soient.»

Yaris Benten eu un sourire mal à l’aise et but lui aussi pour éviter de présenter une réponse qu’il ne saurait formuler, en habile homme de société il détourna la conversation sur un des éléments de la cabine qu’il avait remarqué durant son observation préliminaire.

«Vous lisez Therion de Mandalore? Puis-je voir?»

Le lieutenant lui présenta le petit livre jaune et écorné, et son interlocuteur le révéra comme une relique.

«Une édition très rare, en effet…»

Choisissant un passage de façon très précise, le commissaire lit avec l’habileté d’un homme de théâtre.

«Fin d’une race maudite il s’exila seul au milieu des étoiles immortelles, et sans un bruit avec lui disparut alors la fureur du sang de Mandalore.»

Rommor sourit et resservit le commissaire, signe manifeste d’appréciation quand on saît la valeur d’un bon Grada.

«Mon passage préféré.»

Le commissaire referma précautionneusement le livre et le rendit à son propriétaire.

«Vous devriez lire les chroniques des compagnons d’Exar-Kun, cela vous séduirait à coup sûr lieutenant.»

Rommor rit franchement en sermonnant le commissaire Benten.

«Voyons, c’est un ouvrage proscrit par la commission du Comporn! Néanmoins si vous pouvez m’en avoir une copie je ferai tout mon possible pour résister à son charme vénéneux, vous avez ma parole de patriote monsieur Benten.»

Les deux hommes échangèrent un sourire et replongèrent dans un silence pudique quelques minutes, le commissaire le brisa de façon téméraire, plongeant dans les yeux de son vis-à-vis.

«Et maintenant, que comptez-vous faire?»

Rommor prit une inspiration, pesant sûrement chacune des paroles qui allaient sortir de sa bouche en face d’un espion officiel, puis il soutînt son regard et détacha chacun de ses mots pour qu’il n’y ait aucune équivoque possible.

«Le capitaine Horst savait pour les troupes de choc, il devait donc avoir un contact de l’Ubiqtorat à bord…Si je trouve cet hommme avant l’arrivée des unités de Bilbringi, il pourrai me révéler la position du centre de conditionnement de Sarne…»

Le commissaire ne parut pas le moins du monde surpris, il  but une gorgée de son verre et continua sur le ton de la conspiration.

«A supposer qu’un tel homme existe, et qu’il veuille bien vous révéler la position du centre d’entraînement des zélotes de Sarne, que feriez-vous?»

Rommor  soupira et baissa les bras un peu abattu.

«Vous avez raison, je ne peux rien faire…Je veux dire, Kern m’aurait aidé mais il est déployé hors du navire avec ses hommes, c’était juste le rêve stupide d’un jeune homme qui lit trop de poésie.»

Le jeune homme en question prit le livre entre ses mains, le considéra un moment comme si c’était la dernière fois et le tendit au commissaire.

«Tenez Yaris, je crois qu’à partir de maintenant il vous sera plus utile qu’à moi.»

Yaris Benten  posa son verre sur le secrétaire intégré à la cloison, soupesa le livre un moment et le glissa dans sa poche, puis il se leva et prit la porte…Rommor sût que c’était la fin.

Propos séditieux, conspiration visant à fomenter une mutinerie sur un navire de sa majesté, et bien sûr toute une foule d’infractions mineures aux divers règlements de la marine, tout est terminé.

Ils arrivèrent à l’heure du loup, trois coups puissants sur l’écoutille ; Rommor n’avait pas dormi de la nuit et se leva du lit où il était assis, réajustant son uniforme et enfilant sa casquette. La porte s’ouvrit dans un sifflement et il se trouva nez à nez avec le regard sans fond d’un soldat des troupes de choc.

«Lieutenant Rommor Cabb de la marine impériale, suivez-moi.»

Rommor présenta ses poignets et le soldat lui passa des menottes magnétiques, ils franchirent le seuil et le jeune homme se retrouva au sein d’un détachement de sécurité…Le sergent sembla le jauger un moment et lui adressa la parole, ce qui laissa Rommor un peu quoi.

«Vous l’auriez fait?»

Autant la nature de la question que celle de celui qui la posait décontenancèrent le lieutenant, puis avec un sourire résigné il leur répondit.

«Plutôt deux fois qu’une.»

On l’emmena sur la passerelle où le capitaine Dellit et le commissaire Benten attendaient ; le silence se fit à l’entrée du lieutenant menotté et escorté par les hommes en armure blanche. Benten soupira en baissant les yeux, Dellit lui fit un constat amer à voix haute, jubilant un peu tout de même.

«Nous ferons un exemple de vous monsieur Cabb, nous prouverons ainsi que cette marine est une méritocratie, que l’ère de corruption et de népotisme de l’ancien régime est révolue…Place à l’Ordre Nouveau.»

Le commissaire approuva et sortit Therion de Mandalore dans sa poche, il l’ouvrit et exhiba triomphalement une fine feuille prise à l’intérieur.

«Des informations confidentielles que vous avez subtilisées au capitaine Horst, n’est-ce pas?»

Rommor resta interdit, ne comprenant plus rien ; Benten était-il un espion de l’Ubiqtorat renfonçant sa couverture? Un arriviste  au sein du Comporn cherchant à briller ou simplement un homme objet de mépris se vengeant de ceux qui l’avaient rejeté?

«Sergent, faites ce qu’il faut.»

C’était une sentence à n’en pas douter, Dellit lui-même fut un peu surpris et gêné, une exécution sommaire sur sa passerelle?
 

«Est-ce bien nécessaire monsieur Benten?»

Avec un air déterminé qu'on ne lui connaissait pas, le commissaire politique déclara:

«Absolument, l’Empereur a ordonné que les traîtres soient châtiés de façon exemplaire.»

Le sergent des troupes de choc sortit son arme du holster, Rommor se redressa et bloqua sa respiration.

Prête la poitrine au trait qui te fauchera…Prête la poitrine au trait qui te fauchera…Prête la poitrine au trait qui te fauchera.

Répétant inlassablement la litanie dans son esprit submergé par la peur, Rommor laissa son regard glisser à travers la baie sur les étoiles immobiles, emporterait-il avec lui tout la fureur du sang des Cabb?

La fibre plastique et l’acier de l’arme se firent sentir, glissant…

…Dans sa main. La voix déformée par le respirateur du casque de son armure, le sergent déclara laconique.

«Avec les compliments de sa majesté.»

Le peloton entier se déploya alors pour sécuriser la passerelle, on désarma le capitaine Dellit tétanisé par la surprise, reculant dans un coin discret, Benten se tût, visiblement au fait de ce qui se tramait. Rommor referma sa main sur la crosse du blaser et essaya de se recomposer une attitude adéquat, alors qu’une sueur glacée coulait encore dans son dos. Son regard revînt sur Dellit et il lui dit tristement.

«Vous aviez raison Dellit, vous n’êtes pas le capitaine…Sergent, placez monsieur Dellit aux arrêts.»

Rommor rendit son arme au sergent, peu désireux d’abattre un homme qui n’était pas son ennemi ; puis il fit face aux membres d’équipage réunis sur la passerelle.

«Reprenez le travail, le vaisseau de sa majesté Vigilance doit être prêt à franchir la barre de l’hyperespace dans les plus brefs délais…Monsieur Torjul, je veux voir tous les chefs de section au carré des officiers immédiatement.»

Le lieutenant Cabb quitta le pont, suivi du commissaire Benten et de quelques troupes de choc.

«Alors c’était vous.»

Benten eu un sourire narquois et cita un passage de Therion de Mandalore en donnant les coordonnées à Rommor.

«Les hommes ne sont pas mesurés à la grandeur de leur naissance mais à la façon dont ils s’acquittent de leur tâche, quelle qu’elle soit.»

Et ils disparurent dans un turbo lift, gagnant le carré des officiers ; lorsqu’ils y entrèrent, une petite foule compacte d’hommes et de femmes en uniforme les accueillit, Rommor leur adressa un signe de tête et les invita à s’asseoir.

«Premier point, ceci sera considéré comme une mutinerie, tous ceux d’entre vous qui ne souhaitent pas y participer sont libres de regagner leurs quartiers…La situation devrait retourner à la normale sous peu, je l’espère.»

Quelques-uns se levèrent et prirent la porte, parmi eux le chef ingénieur qui s’adressa d’une voix pleine de regrets à ses camarades.

«Je ne peux pas, j’ai une famille.»

Malgré tout, la majeure partie du staff de commandement, officiers et officier mariniers compris était restée, Rommor prit le code spatial sur l’étagère en lut un passage.

«Toute agression contre la propriété de l’Empire en dehors des limites de l’atmosphère dépend de la flotte impériale, ces agressions sont considérées comme acte de guerre et il est de la responsabilité de l’officier en poste d’y répondre par des actions d’ampleur équivalente.»

Personne ne souhaitait commenter ce passage, Rommor le fit tout de même.

«Un officier commandant ne réagissant pas à de telles agressions se montre coupable de trahison et désertion face à l’ennemi…Si les forces hostiles sont impériales alors il existe un doute. C’est maigre mais c’est la seule défense que je peux offrir à ceux et celles qui me suivront dans cette entreprise.»

L’Officier tactique, un enseigne originaire de Coruscant fit signe au steward de servir du café à tout le monde puis aiguillonna le lieutenant avec un sourire narquois.

«Et maintenant monsieur Cabb, allez-vous nous enfin nous dire quelque chose que nous ne savons pas déjà?»

L’assistance partit d’un rire nerveux, il fut de l’avis général d’accompagner le café d’un peu de blanche, Rommor alluma le projecteur holographique et commenta les images.

«Très bien alors voilà du nouveau, l’Ubiqtorat a localisé le centre de conditionnement des troupes de choc détourné par le Moff Sarne à son profit. Situé sur Obliviat, une planète dédiée à l’agriculture dans le secteur de Kathol, un endroit qui jusque ici a été très discret car ne disposant que d‘un très bas niveau technologique. Nous prévoyons d’y rencontrer un croiseur de clase Carrak et peut-être même un transporteur d’escorte…Une opposition sérieuse donc.»

Tous les officiers présents se gardèrent de faire un commentaire, ils connaissaient bien les capacités de combat d’un croiseur léger associé à six escadrons de chasseurs et bombardiers TIE. Rommor prit une grande respiration et ouvrit les mains en signe d’invitation.

«Messieurs c’est ainsi que le capitaine Horst aurait mené sa barque et je ne crois pas pouvoir faire mieux que lui, je vous demande donc de me donner des munitions pour remporter cette bataille, toutes les suggestions seront le bienvenues.»

La réunion dura trois heures, on avala rapidement quelques sandwiches et à l’issue le Vigilance disposa  d’un plan de bataille et d’une bonne chance de l’emporter.

Obliviat, tableau mêlant le vert de prés, le jaune des champs et le blanc crémeux des nuages…En orbite géostationnaire au dessus du camp d’entraînement le transporteur d’escorte « Dragon Mouche » servait d’échangeur orbital aux convois de soldats transitant par là, autant dire que le trafic s’était intensifié ces derniers mois.  Le croiseur léger « Autorité » de son côté s’assurait de la sécurité de la zone de transit hyper spatiale à quelques unités de distance en dehors du champ gravitationnel d’Obliviat.

Sur la passerelle de l’Autorité, le commandant Dykstra observait paresseusement le temps s’écouler quand son officier des communications lui fit son rapport.

« Monsieur, le Dragon Mouche signale qu’une de ses patrouilles de reconnaissance n’a pas repris contact pour le point radio prévu.»

Foutus chasseurs TIE, fabriqués en papier mâché ces coucous.

Dykstra était commandant de vaisseau de guerre, il méprisait la chasse arme pitoyable que les rebelles leur opposaient pour leur faire la guerre, mais pour  livrer une guerre il fallait de véritables navires comme l’Autorité, pas des chasseurs incapables de se débrouiller par eux-mêmes.

«Je ne dérouterai pas l’Autorité pour une simple panne radio, dites au Dragon Mouche d’envoyer une de ses navettes de recherche et sauvetage, nous avons une vraie mission à accomplir de notre côté.»

La navette de classe Lambda quitta le pont hangar du Dragon Mouche pour rejoindre la zone sombre d’Obliviat où le vol de reconnaissance Delta évoluait, son co-pilote tenta en vain de joindre les chasseurs sur les ondes alors que le pilote lui se montrait plutôt rassurant.

«J’étais dans la chasse mec, ces TIE-ln ont une électronique très sensible…Nos petits gars ont du se prendre une surtension à cause d’un éruption solaire et à l’heure où je te parle ils doivent voler vers nous.»

Depuis la face caché d’Obliviat, le lieutenant Cabb observait  sa projection tactique, le navigateur lui fit signe et parla à voix basse.

«Terminator dans deux minutes monsieur.»

Le terminator, passage du jour à la nuit au dessus de la planète et le Dragon Mouche n’allait pas tarder depuis sa position géostationnaire à entrer dans cette obscurité. Rommor Cabb prit une inspiration  et s’assit sur le siège de commandement.

«On y va, monsieur Torjul sonnez le branle-bas de combat.»

La navette de classe Lambda vit deux taches noires dans le soleil, juste au dessus d’elle ; le pilote commenta blasé.

«Tu vois, qu’est-ce que je te disais, nos deux petit gars…»

Il ne finit pas sa phrase et explosa sous les salves de mort verte crachées par deux chasseurs TIE du Vigilance.

Les lumières rouges illuminèrent la passerelle, dardant son museau pointu de prédateur, le Vigilance s’entoura de la brume bleutée de ses écrans déflecteurs et fonça sur la position du Mouche Dragon qui seulement armé de canons lasers anti-aériens ne pourrait pas lui opposer grand chose.

«Roulis bâbord quatre-vingt-dix degrés!  Toute batteries bâbord feu à mon signal!»

Le Vigilance roula sur le flanc, présentant la mortelle rangée de canons au dos du transporteur d’escorte et le lieutenant Cabb abaissa la main…Il lui suffit d’une passe, une seule pour que les canons à ions du croiseur affaiblissent les déflecteurs du Dragon Mouche, permettant ainsi aux turbo lasers de couper en deux l’énorme structure blindée sur sa longueur. Chaque trait fit fondre la coque comme du beurre et provoqua des explosions secondaires. Obliviat fut alors bombardée de débris en fusion, sans aucun écran planétaire pour les arrêter. En quelque minutes, des milliers de gens moururent, et des incendies cataclysmiques se déclenchèrent.

L’Autorité du commandant Dykstra manœuvrait déjà pour faire face à son opposant, mais couvrant rapidement la distance un escadron de chasseurs TIE et un autre de bombardiers filaient vers lui. Les Carrack étaient de formidables vaisseaux de guerre mais ils n’avaient aucune batterie anti-aérienne à leur disposition. Dykstra ne voulait pas y croire mais son bâtiment allait être envoyé par le fond par l’escadre embarquée du Vigilance, il périt dans un hurlement de colère et de frustration bestiale.

La bataille avait durée moins de dix minutes, le Vigilance perdit trois chasseurs et un bombardier, aucun tir ne frappa jamais ses boucliers…La surprise avait été totale, l’escadre de chasse finit de nettoyer les quelques chasseurs du Dragon Mouche qui avaient pu décoller, certains proposèrent de se rendre mais on ne leur fit pas de quartier.

Ca y est, ils sont tous morts.

Rommor Cabb fut interrompu dans sa réflexion par son bouillant officier tactique.

«Et maintenant monsieur?»

Le lieutenant avança au bord de la baie d’observation et regarda la planète en flammes, son visage pâle d'une perfection juvénile ne tahit aucune émotion alors qu'il distribuait ses ordres.

«Pilonnez la zone cible jusqu’à ce que les détecteurs vous indiquent qu’il n’y a plus de forme de vie ou de signature énergétique enseigne…Les traîtres doivent subir un châtiment exemplaire.»

Créé le samedi 2 juin 2007 à 23h22 par Guinch & mis à jour le mercredi 20 mars 2013 à 14h06