Reorid

La nuit claire touchait a sa fin lorsque le rohir franchit la haute porte du quartier de Hissepré. Le voyage depuis Bree n'avait pas été bien long mais moins sûre qu'il ne l'avait imaginé : animaux sauvages et bandits de toutes sortes n'étaient jamais très loin de la route.

Reorid marcha encore de longues minutes sur les pavés de la rue Longue. L'aurore était proche et une vague lueur orangée semblait embraser la cime des collines au sud. Après avoir dépassé un kiosque désert, l'homme marqua une pause et regarda autour de lui. Plusieurs maisons, de tailles variables, occupaient la section gauche de la rue. À sa droite, une pente douce menait à un ruisseau en contrebas. L'eau, coulant avec vivacité, produisait un son agréable et apaisant. Il se dit qu'il devait être agréable d'y pêcher si la profondeur était suffisante, ce qu'il ne pouvait juger dans l'immédiat. Face à lui, la rue se terminait sur un terrain clôturé par un mur de pierre. Au fond du terrain, une imposante bâtisse de plusieurs étages semblait défier l'heure avancée de la nuit car nombre de ses fenêtres émettaient encore une douce lumière. Le rohir s'en étonna puis se remit en marche.

Il dépassa le petit mur de pierre pour traverser le terrain. Ce dernier semblait admirablement bien entretenu. Arrivé près des escaliers qui menaient à la porte principale du bâtiment, Reorid s'arrêta sans les gravir, pour s'avancer vers une boîte aux lettres, fixée à un piquet de bois. Elle était ornée d'une plaque portant une inscription :

"Confrérie des Libres Frontaliers"

Il posa son bouclier contre le piquet et ouvrit son sac à dos en cuir. Il finit par en extraire une petite enveloppe cachetée à la cire. Sur son verso étant écrit à la plume "Eadren Fairië". L'homme glissa rapidement l'enveloppe dans la boîte, reprit son bouclier et s'éloigna de la maison de confrérie. Ayant dépassé le kiosque, il se retourna une dernière fois. La lumière orange s'intensifiait au dessus des collines. Il était temps de rentrer à Bree et le chemin de retour fut l'occasion pour lui de repenser à la lettre qu'il avait déposée dans la boîte aux lettres des Libres Frontaliers :

Maître Fairië,

Arrivé en Eriador depuis peu, j'ai déjà eu plusieurs occasions d'entendre parler des exploits des hommes et des femmes qui forment votre Confrérie. J'ai cru comprendre que vous recrutiez des combattants motivés pour vous prêter main forte dans la lutte qui vous oppose aux forces de l'ombre. Cherchant moi-même à m'engager dans le combat des Peuples Libres, ma lance et mon épée sont à votre service.

Je ne doute pas que vous souhaiterez en savoir plus sur moi et mes capacités. C'est pourquoi vous pouvez me laisser un message à l'auberge du Poney Fringuant, à Bree, où je réside actuellement. Je vous invite également à en discuter avec Maître Alderah, une vieille connaissance, qui pourra vous renseigner sur moi.

En espérant pouvoir vous rencontrer très prochainement, Reorid

[signature totalement illisible]

En franchissant la porte sud de Bree, Reorid eut un petit sourire et marmonna : "Alors ça, Aldy, j'crois qu'tu vas pas l'croire !!!"

Créé le vendredi 9 janvier 2009 à 10h54 par Riafieg & mis à jour le mercredi 20 mars 2013 à 14h39