Fils de l'Empire Ep4

_ MAGNEZ VOUS TAS DE CONS, CETTE CLOISON NE TIENDRA PAS POUR TOUJOURS ! VOUS ALLEZ ETRE DEPRESSURISES !

 

En effet, une micro fissure se forma dans un craquement sinistre et l’oxygène commença à filer dans un sifflement tout aussi peu engageant. Timrönn jeta un coup d’œil à son leader d’élément, la recrue Felton le darda d’un regard menaçant puis hurla son ordre à sa section.

 

_ Yorr tu coupes le jus, Dann tu prends les pieds du blessés ; allez tout le monde dehors !

 

Ils s’activèrent, dans l’espace réduit du compartiment endommagé et sur le point de céder ; Timrönn passait le rebord de l’écoutille, tenant les pieds du blessé que tirait Felton quand il entendit la coque se tordre.

 

_ Yorr, bouges ton cul !

 

Son camarade passa le sas après lui alors qu’ils avaient posé le blessé dans le compartiment suivant ; il frappa du poing sur la commande de verrouillage d’urgence, mais le sas ne réagit pas. Il s’y reprit, une, deux fois ; toujours rien… Son visage était paniqué. Cette fois-ci, la cloison du compartiment voisin se déformait, c’était la fin.

 

Timrönn poussa Yorr, toujours indécis, sur le côté ; et tenta de verrouiller l’écoutille manuellement.

 

La coque lâcha, le panneau de blindage qui la doublait suivi instantanément ; et Timrönn fut happé par le vide, aspiré hors du compartiment comme tous ses camarades à la suite.

 

Une sirène hurla ; dans le filet de protection, la recrue Dann soupira en entendant l’adjudant hurler.

 

_ YORR, GROS GLAND ! TU AS TUE TOUT LE MONDE ! COMBIEN DE FOIS FAUT QUE JE LE DISE ? SI TU COUPES LE JUS D’UN COMPARTIMENT, ALORS TU VERROUILLES L’ECOUTILLE EN MANUEL ! FELTON, TU COMMANDES AVEC TES HORMONES ET PAS TON CERVEAU, DANN TE REMPLACE A PARTIR DE MAINTENANT MEME S’IL A DU MOU A LA PLACE DES BICEPS ! ALLEZ SORTEZ VOS CULS DE MON SIMULATEUR, Y EN A D’AUTRES QUI ATTENDENT !

 

Les recrues se dépêtrèrent du filet de sécurité alors que les servomoteurs du simulateur remettaient la cloison du compartiment en place. Felton attendit qu’ils soient sortis, puis colla Timrönn au mur.

 

_ Je parie que tu l’as fait exprès, t’avais pigé dès que j’ai donné l’ordre de couper le jus, pas vrai l’avorton ?

_ Lâche-moi un peu, je pensais à rien d’autre que sortir de ce compartiment de merde.

_ Je vais bien me marrer quand tu foirera ton coup Dann.

 

Timrönn se dégagea de l’étreinte de la fille taillée comme un monolithe et se surpris à ressentir la profonde envie de lui allonger son poing dans la figure ; ce qui était tout à fait contre son éducation, et sa nature.

 

_ Qu’est-ce qu’il te faut, hein Felton ? Depuis le premier jour tu cherches tout le monde, tu veux quoi, la bagarre ?

_ La bagarre, comme c’est mignon comme mot, tu as peur de dire des insanités, ta maman te lavait la bouche avec du savon Dann ?

_ Et la tienne, elle te collait des raclées tous les soirs en rentrant ivre ?

 

La grande blonde souffla comme un Velion sur le point de charger, sa peau pâle et couverte de taches de rousseur devînt cramoisie ; Timrönn sut immédiatement qu’il avait poussé le bouchons trop loin, elle l’empoigna et se jeta sur lui. Sa tête heurta durement le sol et il n’eut pas le temps de réagir, déjà deux coups de poing lui avaient martelé le visage ; sans l’intervention de ses deux autres camarades pour retenir Felton, Timrönn aurait eu de graves problèmes.

 

_ Felton, arrête ! Si l’adjudant débarque on va tous en prendre pour notre grade !

_ Lâchez-moi, je vais le crever !

_ Tu régleras ça demain matin au cours de close combat ! Maintenant dégage !

 

Les deux recrues la poussèrent vers la sortie alors que Timrönn se relevait à peine, encore tout étourdi ; la sortante beugla.

 

_ Demain matin l’avorton, tu y passes !

 

Et sur ces entre faits l’adjudant débarqua.

 

_ DANN ! QU’EST-CE QUE TU FOUS LA A SALIR MON COULOIR AVEC TA SALIVE ET TON SANG ?

 

Il se redressa, passant au garde à vous.

 

_ Je suis tombé mon adjudant !

_ RIEN A FOUTTRE ! TU CROIS QU’ON A AUSSI DES DROIDS DE MENAGE ICI ? ET BIEN NON ! VA ME CHERCHER UNE PUTAIN DE SERPILLERE ET NETTOIE TON BORDEL ! TU CROIS QUE TU T’ES ENGAGE DANS L’ARMEE OU QUOI ? C’EST LES FUSPA ICI ! AU PAS DE GYMNASTIQUE !

_ Oui mon adjudant !

 

Et il déguerpit pour aller chercher du matériel de nettoyage.

 

 

 

Il avait vraiment pris une sale raclée le matin en question où Felton s’était vengée ; avec son allonge et sa musculature impressionnante ; elle lui avait laissé une petite cicatrice au coin de la lèvre et tout un tas d’ecchymoses douloureuses. Ce n’était que le quatrième mois, mais Timrönn regrettait vraiment ; il s’adaptait difficilement, n’avait pas beaucoup d’amis bien que dans les exercices tout le monde se donne la main, et la doctrine d’entraînement impériale était très dure… Encore plus dure pour les recrues aspirant à intégrer les bérets rouges.

 

Ne pouvant sortir, ou communiquer avec sa famille ; Timrönn ne trouvait de réconfort que dans la pratique du Kosh’ra qui lui rappelait les temps heureux des fêtes de village où il était le héros local, ou bien encore l’image de celui qui lui avait ouvert la voie vers cette vie de douleur. Il y songeait, faisant effectuer des moulinets à son arme, quand il remarqua enfin qu’un autre occupant du gymnase l’observait avec attention. C’était un homme âgé, grand et costaud, la cinquantaine et des cheveux noirs traversés par un sillon gris-blanc ; dans sa tenue d’exercice des fusiliers, il regardait avec intérêt les mouvements de Timrönn.

 

_ T’as l’air doué fiston.

_ Ca fait longtemps que je pratique, m’sieur ?

_ Du calme, les grades n’ont pas cours dans le gymnase. Le Kosh’ra est une arme qui sied bien aux gens de petite taille, avoir un centre de gravité bas c’est idéal. Tu savais que les hommes du clan Cabb s’en servaient pour faucher les montures ennemies avant d’achever leurs cavaliers, une fois au sol ?

_ Plus ou moins, oui.

_ Les pratiquants sont rares aujourd’hui à ce que j’ai cru comprendre, c’est plutôt redevenu un outil agricole.

 

Timrönn s’arrêta, essuyant la sueur qui lui coulait sur le visage avec sa serviette alors qu’il poursuivait la conversation avec l’inconnu.

 

_ Z’êtes pas du coin, hein ?

_ Non, j’aime beaucoup Chandrila mais je viens de Coruscant.

_ La capitale ? Paraît que c’est grand !

_ Il n’y a pas tellement à voir que des gens entassés, comme dans une grande ruche en quelque sorte ; au temps de la république, les gens qui vivaient là-bas ne pensaient qu’à leur pouvoir, le reste de la galaxie n’existait pas à leurs yeux. C’est comme ça que les séparatistes ont pu lever de telles armées dans le secret.

_ Vous étiez déjà soldat à l’époque ?

_ Membre de la sécurité à bord d’un croiseur républicain, on ne voyait pas beaucoup d’action sur les navires plénipotentiaires.

_ Vous avez connu le Seigneur Cabb ?

_ Non, je n’étais qu’un obscur planton à l’époque.

_ Alors devez savoir ce qu’on ressent.

 

Les sourcils épais de l’homme se rapprochèrent l’un de l’autre alors qu’il recevait curieusement la réflexion de la recrue au Kosh’ra.

 

_ Les fusiliers ne sont pas des plantons fils, toujours premiers ! Nous sommes le fer de lance de la puissance impériale ; partout où il y a un vaisseau de la flotte, il y a un fusilier.

_ Pardon, c’est juste que quoi que je fasse, j’ai l’impression de faire les choses de travers ; quand je me suis engagé on m’a dit que je sauverai la galaxie, et tout ce que je fais ici, c’est écoper de corvées et me fâcher avec les camarades … Et pour certains c’est encore pire quand je fais les choses comme il faudrait.

_ Tu veux un bon conseil ? Arrête d’essayer de plaire à tes instructeurs et tes camarades, contente toi de faire les choses. Et si le ton monte trop, colle une branlée à celui qui te provoque. Tu sera bien assez tôt au feu, crois-moi ; on sauve tous la galaxie, mais un jour à la fois, c’est comme ça chez les Fuspa.

_ Vous m’avez bien vu ? Je fais pas tellement le poids contre des gars plus grands, et c’est pas bien dur d’être plus grand que moi.

_ Bats-toi comme tes ancêtres alors, rien ne vaut un bon coup bas… Ecoute, je suis au gymnase tôt le matin, pointes-toi et on verra si on peut faire de toi un vrai béret rouge.

_ Vraiment ?

_ Oui, mais en contrepartie, tu devra me montrer comment on se sert de ce truc quand tu aura pris ton premier chevron.

 

Il désignait le Kosh’ra ; Timrönn s’empressa d’accepter, et tendit la main au vétéran ; sa poignée de main était ferme.

 

_ Chuis Timrönn Ushur Dann.

_ Enchanté, moi c’est Japhal Kern.

 

Timrönn déglutit soudain avec difficulté.

 

_ Au boulot recrue.

_ A vos ordres mon col…

_ Qu’est-ce que j’ai dit sur le gymnase ?

_ Oui mons… Euh, d’accord…

_ Japh’ , ça fera l’affaire.

 

Et ils commencèrent l’entraînement.

Créé le lundi 29 octobre 2007 à 22h52 par Guinch & mis à jour le vendredi 29 février 2008 à 23h18