Iheaca Aan'Koth - 01 - Bouffer du sable

Assise sur une dune sur une dune, la jeune Zabrak tenait sa plaque de service impérial dans le creux de sa main. Elle observait cette dernière avec autant de fascination et de questions que ses deux amis Hgrek et Tara à ses côtés. Le second soleil de Tatooine était sur le point d’effleurer les dunes lointaines et laisser la place à la nuit froide des déserts, quand sa jeune amie humaine osa poser la question suivante :

« Dis-moi Iheaca, pourquoi rejoindre les forces de l’Empire ? »

La jeune femme cornue lui répondit par un long discours, comme elle en fait parfois quand elle est rêveuse :

« Tatooine, ce n'est pas exactement le genre d'endroit dans lequel traînent les pingouins en quatre pièces. D'ailleurs n'y a pas de pingouins sur une planète sur laquelle un verre d'eau s'évapore en moins d’une plombe. Pour sucer des huîtres et lécher des moules y a Corusant ou Correllia. Mais cette planète paumée de la bordure extérieure c'est ma planète d'origine. C'est loin d'être un paradis, mais je l'aime bien. »

« Il y a quelques années, il y avait que les Hutts à régner sur les dunes. Je ne vous explique même pas. Un regard de travers et vous étiez bastonné. Fallait être respecté à la façon des criminels, dur et faire peur. Les faibles n'étaient pas mieux que des esclaves. L'empire s'est installé et tout a commencé à aller mieux. Bien sûr ce ne fut pas un miracle et dans certains coins c'est encore pas mal le bordel. Mais c'est beaucoup mieux que seulement les organisations criminelles. A présent, il y a même des endroits où il fait bon vivre sur Tatooine. »

« Je n'aime pas spécialement le bordel, un peu de chaos c'est normal. Mais les distributions de coups de boules et le fric en roi, c'est un peu lourd. C'est donc très tôt que j'ai rejoint les troupes de l'empire. Au début essentiellement pour arrêter les quelques petits trafiquants et les jeux d'argents illégaux. Mais à présent on me donne du gros gibier, des terroristes qui posent des bombes à Bestine et qui posent des mines au milieu des capteurs à vapeur. Ils sont bien gentils de crier que l'empire c'est des salauds, en attendant c'est eux qui tuent dans l'indifférence. Sans eux, la galaxie serait en paix. »

« Ce que j'espère c'est que le prochain Moff qui remplacera Tarkin ne sera pas un coincé. Dans la bordure, faut savoir être souple. Un proverbe dit que même les Krayts évitent les tempêtes sur Tatooine. Il serait sage que le nouveau venu ne vienne pas en créer. »

« Maintenant, vous savez pourquoi j'aide l'Empire. » termine la Zabrak.

Le Trandoshan couché sur le sable pour profiter de la chaleur de ce dernier se relève et se tourne vers Iheaca en exprimant ce petit rire sifflant qui agace la jeune impériale.

« Fais-moi pas marrer, l’Empire c’est rien sur ce tas de sable. Soit tu es avec Jabba, soit tu vas te cacher à Mos Entha. En plus, les autorités un peu regardantes pourraient bien trouver une vingtaine de raisons de te mettre au clou. »

Passant la plaque autour de son cou, la concernée lui répond la gorge un peu serrée.

« Arrête tes crasses, lézard. Je sais bien que pour s’en sortir, il faille être débrouille. Je ne compte pas non plus m’enterrer dans la banlieue de Mos Espa comme ma vieille. Je finirai bien par trouver un moyen de me financer mieux qu’une solde impériale. »

« En hackant les consoles ? Refourguant de la dope ? Vendant ton corps ? » Le trandoshan n’eut pas le temps de formuler une autre proposition indécente avant d’avoir hérité d’un coup de pied dans l’entrejambes suivi d’un coup de coude dans la mâchoire. Iheaca savait que l’insultant personnage n’avait probablement pas trop souffert. Mais son but n’était pas de le blesser.

« La prochaine fois, je te transforme en sac à main ! » Un réflexe de personne qui baigne dans les milieux criminels. Montrer que l’on n'a pas peur, dominer et être forte. Sa nature de Zabrak l’aidait bien dans ces moments. Hgrek n’avait pas vraiment tort, quand il existe des moyens de se faire de l’argent sans trop en baver, pourquoi se priver ? Mais la dernière proposition du jeune était du genre à vite mettre la jeune impériale hors d’elle.

Le GCT de Tara vrombissait. L’humaine bricolait beaucoup depuis qu’elle avait récupéré l’outil. Quand le bruit se tût, l’artisan sortit un pisto-laser. A vrai dire, c’était presque un jouet. La première arme de cette nouvelle trooper, qui allait devoir faire ses preuves.

Créé le lundi 17 septembre 2007 à 18h26 par Iheaca & mis à jour le jeudi 21 mars 2013 à 15h48