Iheaca Aan'Koth - 04 - Vacances à Mos Eisley

C’est avec une joie non-masquée que la zabrak tapotait sur le terminal de l’astroport, réservant ainsi un voyage pour Mos Eisley. Après des heures de drill, de multiples instructions et des opérations de défenses de la base, il était temps de profiter d’une bonne permission sur Tatooine.

Le billet en poche, elle alla faire le tour des vaisseaux en stationnement. C’était toujours un plaisir de regarder ces symboles de liberté. Escai lui avait fait remarquer qu’elle dévorait les appareils des yeux. C’était vrai, son désir de posséder et piloter était évident pour tous ceux qui la voyaient aux côtés du YF-2400 dont elle fit le tour.

Peut-être qu’un jour, elle se rendrait à Coruscant pour passer les sélections et devenir pilote dans la marine. Un dossier en béton de l’ADS l’aiderait probablement, parce que personne ne ferait de cadeaux à une zabrak de la bordure. Parfois Iheaca se demandait si les hutts ou les criminels n'étaient pas plus justes dans leurs appréciations des capacités. A la frontière entre les deux mondes, originaire de l’un et aspirant à l’autre, telle était sa situation.

Elle observait les différents passagers, elle pouvait sentir l’ambiance de sa destination se former à leur contact. Il y avait très clairement un diplomate de Nym, qui devait probablement rendre visite à un seigneur du crime. Il avait la gueule des mecs qui sont dans l’étau. Ceux qui sont coincés entre un patron avec une morale douteuse et une mission qui risque de ne pas faire plaisir à son interlocuteur. Un sourire en coin, Iheaca songeait déjà à souhaiter un bon appétit au rancor de Jabba.

La navette avait du retard, ce qui laissait le temps à Iheaca de planifier un peu le temps qu’elle passera chez elle. Une grosse production d’épices était nécessaire afin de maintenir ses finances à un niveau acceptable. Voyager est un luxe et ces derniers temps elle s’était rendue plusieurs fois sur Dantooine. Mais elle n'avait pas trop envie de perdre de temps avec ça. Elle comptait surtout revoir ses amis. Fender organisait une fête, ça tombait bien.

Discrètement, elle prit son datapad afin de signaler son arrivée à Mos Eisley à Escai. Avant même l’arrivée de la navette ce dernier avait répondu. Un sourire vient éclairer le visage de la contrebandière. « Une partie de pêche,.. Pourquoi pas » se dit-elle avant d’accepter l’invitation.

Comme à chaque fois, Iheaca ne trouva pas le repos durant le voyage. C’était comme si elle ne pouvait pas rater une minute du voyage. Elle sentait les mouvements du vaisseau. Le voyage passait comme un rêve et l’ouverture des portes de la corvette coréllienne fut comme un douloureux réveil. Mais cette impression s’évapora aussi rapidement que la transpiration qui s’était déposée sur sa peau en raison de l’entassement de personnes pour le trajet. Elle n’achetait jamais de billets chers.

Iheaca fit le tour du starport, une fois sortie de ce dernier. Elle se rendit d’un pas bien décidé jusque devant un groupe d’homme des mains de Valarian. Juste devant ces derniers, elle déposa son sac et mit son collier qui certifiait la confiance de Jabba. Les hommes de main étaient sans voix. La zabrak les regardait en attendant qu’ils agissent.

Un premier sortit son couteau de survie et se précipita vers la combattante. « Valner ne peut pas me reprocher de me défendre,.. » pensa-t-elle en souriant. L’amateur fut désarmé rapidement. Le mouvement sec d’Iheaca lui ayant prisé le coude au passage. A présent, il se tordait au sol, essayant de respirer malgré les muscles endoloris de son cou qui avaient mal supporté le second coup de la contrebandière.

Adressant un sourire mauvais aux deux autres qui se tenaient encore un peu en retrait, elle leur dit : « Messieurs, vous êtes en état d’arrestation, veuillez vous me remettre vos papiers. Je vais vous emmener auprès de l’autorité impériale de Mos Eisley. » Les principes du module 4 à l’esprit, elle savait pertinemment qu’ils n’avaient pas lieu d’être ici. Mais elle avait prononcé les mots plus par ironie que par conviction. D’ailleurs la sécurité de son FWG5 avait déjà été retirée.

Lorsque la patrouille de troopers arriva enfin. Elle trouva Iheaca surveillant les trois hommes de main. Les deux autres souffraient également de quelques blessures suite à une tentative d’agression de la combattante. L’un avait été assommé par un coup de blaster réglé à cet effet. Quant au Sullustan, ses préoccupations de reproduction étaient probablement remises en questions définitivement.

Le temps d’un petit rapport, l’affaire était réglée. L’armée impériale ayant proposé dernièrement à Iheaca un grade de Lieutenant. Le rapport lui fut largement favorable et elle put quitter Mos Eisley couverte de larges remerciements formels et ironiques. Elle avait fait ça pour se remémorer, pour ne pas oublier une réalité. La pratique, ce n’était pas la théorie des modules. Ce constat était d’autant plus vrai sur cette planète.

C’est à pied qu’elle partit. Le vent chaud et sec faisait flotter sa queue de cheval, alors qu’elle marchait pieds nus sur le sable. L’immensité du désert la faisait planer et sa gorge était nouée par l’émotion d’un chez soi enfin retrouvé. Elle avait souvent l’impression de ne pas être grand chose dans ces gigantesques étendues or et ocre. Comme elle l’avait souvent fait, elle s’installait sur une haute dune attendant le crépuscule et l’apparition des lunes.

Elle plongeait sa main dans le sable, jusqu’à atteindre les couches plus froides qui n’avaient pas été réchauffées par le soleil. Le désert et le sable avaient pour elle un côté sensuel qu’elle appréciait tout particulièrement. Un truc qu’elle n'aurait pas pût expliquer, un mélange d’impression de nudité et sensations de toucher. Fender trouverait sans doute qu’elle était tarée. Quant au personnel de la base, ils y verraient probablement les déviances naturelles d’une non-humaine.

Sous l’emprise de sa passion pour l’endroit, elle installa un campement de fortune. La moitié de la nuit, elle la passa à écouter le désert et danser seule en se remémorant son selenore sur Iridonia. Puis elle s’assoupit sur le sable, bercée par les effluves de gabaki qu’elle avait mis dans le feu.

Réveillée par le soleil, elle se dit que l’on devait attendre son retour sur le plateau des Highlands vers Mos Eisley. Il était temps d’y aller. Retournant vers Mos Eisley pour chercher sa moto-jet, elle ne mit pas très long à arriver chez elle. Ces mots résonnaient en elle comme des battements de cœur. « Chez moi ! »

 

Créé le lundi 17 septembre 2007 à 18h31 par Iheaca & mis à jour le jeudi 21 mars 2013 à 15h49