Rommor Ep20

Le Galbo’s était un des restaurants les plus en vue de Coruscant et ce simplement car réservé à une certaine classe de gens, si pour un homme puissant une invitation à déjeuner au Galbo’s n’était pas somme toute surprenante, ce qui l’était plus c’est que très peu de monde désirait avoir cet homme-là à sa table.

Drin Vynarr n’était qu’un obscur secrétaire de cabinet du temps de la République mais il avait un don pour  capter et propager des rumeurs, cet homme discret et grisonnant, petit et sans panache avait ainsi à force de prudence atteint la position enviée et dangereuse de directeur divisionnaire du contre-espionnage impérial.

Ainsi le directeur Vynarr savourait un gratin aux tripes d’Eopie d’une finesse rare accompagné d’un non moins excellent cru Agrippa 26’, et il jetait négligemment quelques coups d’œil dans le revêtement miroir d’un pilier pour observer la table où sa doublure allait bientôt prendre place. Vynarr était un homme prudent mais ne souhaitant pas perdre le contact avec le terrain, le contrôle de sécurité du restaurant n’avait montré aucun danger menaçant le reste des clients, pas de bombe, pas de gaz ; tous les produits étaient eux aussi parfaitement saints.

Son hôte était un homme jeune et affable mais dont l’air était grave, vêtu d’une robe grise à la coupe stricte il faisait très homme d’affaires corporatiste, bref couleur locale. Il se leva et salua d’une inclinaison respectueuse son vis-à-vis sans pour autant lui tendre la main, les deux hommes prirent place à la table, Vynarr fit signe au serveur pour qu‘on vienne activer le reste du repas, il avait très envie de fromage.

Dans le reflet du miroir les deux hommes se mirent enfin à converser, l’implant cybernétique du directeur Vynarr se mit en marche afin de lui faire profiter de leurs propos.

«Et bien monsieur Orvus, mais j’imagine que ce n’est pas votre vrai nom… Que me vaut cette surprenante invitation à déjeuner?»

L’homme en gris se racla la gorge, il était visiblement mal à l’aise ; le serveur déposa changea les couverts de Vynarr et celui-ci le congédia pour se concentrer discrètement sur la scène.

«En fait monsieur… Orvus est bien mon nom, je suis étudiant du cours de théâtre Senell et on m’a payé, repas compris pour vous donner quelque chose.»

Soit l’homme était un excellent acteur, soit il était bien ce qu’il prétendait: un acteur minable. Vynarr grogna un peu et mâchonna un bout de pain et une bonne tranche de rouge de Trabécie avant de faire passer la force de son arôme avec une bonne gorgée de vin.

«Et où ce trouve la chose que vous devez me remettre dans ce cas?»

Le dénommé Orvus but un peu d’eau et essaya de rester concentré.

«Sous votre assiette.»

L’Agent doublant Vynarr fit glisser sans regarder la fine porcelaine blanche mais ne trouva rien en dessous lorsqu’il passa sa main comme pour chasser négligemment quelque miette.

«Il n’y a rien.»

Orvus se décomposa subitement, signe qu’il était bien celui qui prétendait être et Vynarr fit la moue en ballottant  un peu de vin d’une joue à l’autre.

«Je ne l’ai pas placé on m’a juste dit de vous répéter exactement ceci: c’est sous votre assiette.»

Vynarr soupira et se passa la main sur le visage, un sourire amer l'éclairant alors qu’il soulevait le plat de fromage et qu’effectivement une fine carte de données apparut sur la nappe. Il se massa l’arrête du nez et empocha l’objet en utilisant le communicateur implanté dans son larynx.

« Récupération terminée... Je vous conseille le gratin au lait et aux tripes d’Eopie Thêta Black, bon appétit.»

Le directeur divisionnaire du contre-espionnage régla son addition au comptoir, enfila son pardessus et sortit prendre un taxi pour regagner son bureau.

Le dossier sur la carte de données était plutôt maigre quoi que ciblé, des relevés de compte, nombreux et provenant de banques diverses, des scandocs décryptés d’ordres de mission, et finalement une référence bibliographique plutôt obscure: Therion de Mandalore, Edition apocryphe papier. Mais quelques éléments de puzzle donnés en pâture à un professionnel de l’espionnage étaient suffisants pour travailler.

Le premier élément à traiter était une compilation de scandocs, l’affaire était grave car les clés du chiffre impérial étaient un des secrets les mieux défendus de l’Ordre Nouveau, or visiblement tous ces ordres n’apparaissaient dans aucun journal des opérations approuvées par le service action, quand à la cellule Alpha à laquelle elle faisait référence, elle avait été mise hors-service il y a bientôt plus d‘un an. Le directeur Vynarr fit appeler son secrétaire pour qu’on lui apporte du café, tout était clair, des références bancaires à des transactions protégées, des opérations clandestines et une indication personnelle, quelqu’un souhaitait qu’il trouve l’agent responsable du détournement des ressources impériales à son profit.

Mais qui? Et pourquoi? Probablement une rivalité personnelle, de l’ambition pour le poste occupé  par le traître ou simplement pour écarter un danger que cet homme ou cette femme représentait. Bien sûr Vynarr allait trouver le responsable et s’occuper de son cas, c’était son travail et il n’aimait pas qu’on le prenne pour un imbécile, mais il se ferait aussi un défi professionnel d’identifier son informateur et de découvrir ses motifs. L’Après-midi se profilait bien, le directeur divisionnaire fit annuler ses rendez-vous et décida qu’il allait profiter un peu de cette occasion pour dérouiller ses talents d’investigateur.

Feln Kindar n’était pas un agent secret à proprement parler, c’était un scientifique avant-tout, un explorateur de l’esprit. Il avait travaillé sur le projet du capitaine Madine dans un équipe parallèle, ce genre de redondances étaient monnaie courante dans tout projet impliquant une autre administration que l’Ubiqtorat, le premier principe du renseignement étant d’être paranoïaque et de s’assurer des réseaux fiables même chez ses alliés. Ainsi Feln Kindar était-il un des inventeurs du procédé de conditionnement mental des commandos impériaux, mais avant cela il avait été psychologue assistant les agents de terrain et à leur contact il avait beaucoup appris de leur expérience. Il n’avait pas le profil du traître ingénieux capable de détourner une opération de cette envergure à son profit, mais c’est justement ce qui en faisait le suspect parfait.

A un homme aussi intelligent et probablement retors il n’y avait qu’un type de piège à tendre: le plus simple, celui qui déjouerai son intellect en le faisant doubler par ses instincts, il fallait une femme. L’Ubiqtorat est bourré de gens d’un talent incroyable, des gens ordinaires et provenant de tous corps de métier, des gens qui accessoirement sont des espions. Kavaryn Henso n’était pas une femme superbe comme on se l‘imagine, c’était une petite brune qui aimait beaucoup trop les sucreries et qui portait son air gourmand en toutes occasions sauf celles où  elle rencontrait une faute d’orthographe sur un document officiel, qu’elle s’empressait alors de corriger non sans gentiment en faire mention à son auteur, fut-il assez puissant pour effacer une planète de la carte sans qu’on bronche.
Kavaryn n’était pas vraiment utile jusqu’au jour où un collègue du service action passant par là s’assit en coin sur son bureau et tailla la bavette avec elle en attendant que son patron se libère, ils s’étaient revus par la suite au restaurant, et enfin de façon régulière dans divers hôtels et  appartements de la capitale. A partir de ce jour Kavaryn prit conscience qu’elle pouvait séduire n’importe quel homme à partir du moment où elle avait suffisamment confiance en elle, et les ravages se faisant sur son passage, le directeur Vynarr la remarqua comme une excellente recrue pour son service.

Feln Kindar était supérieurement intelligent, mais comme beaucoup d’organismes il s’était simplement adapté, compensant une carence physique et un manque de goût pour l’effort par une capacité mémorielle impressionnante et un esprit analytique de premier ordre. Une homme tel que Feln Kindar peut ainsi vivre en jouissant de sa supériorité, dévoré néanmoins par une jalousie non-admise et sa solitude. Feln Kindar était donc un manipulateur vivant par procuration, mais il avait découvert le pouvoir de l’argent et depuis expérimentait de première main tout ce que ce dernier pouvait procurer. Mais si on peut payer la plus belle femme du monde pour la posséder, on ne la désirera jamais autant que celle que l’on intéresse vraiment… Ou du moins que l’on croit intéresser.

Au premier abord Kavaryn trouva Feln prétentieux, froid et vicieux, mais après trois semaines passées à l’appâter, elle le découvrit timide, hésitant et tout aussi vicieux. Feln n’avait pas de vie personnelle, son luxueux loft dans une des tours centrales de Coruscant regorgeait d’objet coûteux mais sans réelle valeur, un décorateur avait fait de son mieux mais néanmoins cet endroit n’était qu’une façade lisse et impersonnelle. En définitive la seule maison que Feln eut était son bureau, là où se trouvaient entre autre ses livres, ses précieux livres. En écoutant la passion sensuelle que cet homme d’habitude parfaitement maître de lui avait à parler de ses livres, on se disait parfois qu’il n’avait rejoint l’Ubiqtorat que dans le seul et unique but de pouvoir posséder en toute quiétude des livres interdits par le COMPORN. Oui il aimait se savoir être le détenteur d’un savoir secret et réservé aux seuls initiés, une élite.

Kavaryn était un peu simple mais tellement gentille, de plus Feln ne doutait pas que sous sa direction elle arrive à se parfaire un peu… Il détestait se l’avouer mais il l’aimait bien, un sentiment que tout bon psychologue sait n’être qu’un mensonge et pourtant. Le chercheur de R & D relisait la presse matinale, le magnat de la finance Kvarn Mandell offrait une très forte récompense pour retrouver sa fille, c’était une occasion à saisir malgré la médiatisation de l’affaire. Feln réfléchit à la façon dont il allait présenter la chose à son agent, les intérêts de l’économie impériale ou quelque chose dans ce genre.
Il fut interrompu lorsque l’on frappa à sa porte, maîtrisant son mécontentement il dit à l’importun d’entrer et se détendit lorsqu’il vit la petite frimousse de Kavaryn émerger, il la regarda s’avancer vers lui en savourant la douce rondeur de sa silhouette et des idées distrayantes éclorent dans son esprit.

«Salut professeur…Non pas maintenant, tu es attendu en salle de réunion pour une évaluation de profil.»

Feln soupira mais enfila son veston en profitant de l’importance que lui donnait cette convocation.

«l’Empire a besoin de moi, mais tu ne paies rien pour attendre.»

Elle lui sourit simplement et il partit lui aussi avec un sourire qu’il effaça vite de ses lèvres en se trouvant stupide. Après vérification de son bio-scan, on lui donna accès à la grande salle de réunion aux vitres opaques depuis l’extérieur, il était toujours étrange d’y pénétrer et de se rendre compte que depuis l’intérieur on voyait tout. Mais lorsque la porte se referma, Feln Kindar sentit de suite que quelque chose n’allait pas, ce n’était pas son superviseur de R&D assis dans le fauteuil en bout de table mais un petit homme à la calvitie prononcée et à l’air franchement hostile.

«Asseyez-vous professeur Kindar.»

Ils étaient seuls, ce n’était pas bon signe, soit cette histoire était très confidentielle, soit il y avait un problème.

«Sommes nous au complet monsieur?»

L’homme en releva pas la pique  et alluma un bloc de données sur son sous-main.

«Une troisième personne devrait se joindre à nous bientôt professeur… ou devrais-je dire Autorité Alpha?»

Feln blêmit, il n’y pouvait rien c’était affreux et malgré le contrôle qu’il pensait avoir sur lui-même la peur se mit à lui ravager les boyaux.

«Nous avons mit un certain temps à vous identifier, vous n’étiez pas notre seul suspect, tous nos agents de liaison  en relation avec le programme Madine et plus principalement le groupe pilote Alpha ont été interrogés, en fait nous avons même faillit faire fausse route sur  un de nos agents infiltrés au BSI à cause de la référence à Thérion de Mandalore, mais nous avons ensuite pu vérifier qu’il vous en avait parlé lors de son débriefing.»

Feln tituba et prit enfin place dans le fauteuil en face de son accusateur, comment avaient-ils pu déjouer cette fausse piste?

«Évidemment les débriefings de nos agents avec les psychologues sont sensés être confidentiels, néanmoins nous les enregistrons, vous le savez à présent mais ça n’a plus aucune importance.»

Car il n’irait le répéter à personne, il était mort, tout était perdu… Feln passa les mains sur son visage en essayant désespérément de rependre le dessus et trouver une sortie, mais il n’arrivait qu’à penser à Kavaryn et au fait qu’il n’aurait jamais plus l’occasion de lui faire l’amour comme il y songeait à peine avant d‘entrer dans cette salle.

«Qu’allez-vous faire de moi? Je veux dire je n’ai pas nui à l’Empire, je n’ai fait que profiter d’une ressource inutilisée et…»

Drin Vynarr sentit le sang lui monter au visage, frappant du plat de la main sur la table il mit fin aux jérémiades du scientifique.

«Et vous arrive t’il de songer parfois que quelqu’un de plus intelligent que vous puisse y avoir DEJA pensé? Pour votre malheur le service action a l'habitude de perdre parfois la trace de certains de ses agents pour les utiliser plus efficacement, il se trouve qu'Autorité Alpha a changé ses codes très récemment et Alpha a donc remarqué une irrégularité dans vos communications, la suite vous la connaissez...»

Feln resta interdit, la porte s’ouvrit derrière lui et il ne fit pas même attention à la personne entrant dans la salle, le directeur du contre-espionnage se leva et lui serra la main, une femme dont le tailleur n’arrivait que partiellement à adoucir les courbes sculpturales et dont la chevelure flamboyante pourtant disciplinée en queue de cheval n’était surpassée que par la froideur de son regard de glace.

«Professeur Kindar je vous présente la main de l’Empereur.»

Feln se liquéfia, il se maudit d’avoir pensé être plus retors que ses employeurs, ces espions étaient des monstres dont les mécanismes cérébraux tenaient de plus de la maladie mentale qu’autre chose, des plans à l’intérieur des plans… Une série de poupées Chandrilanes s’emboîtant les unes dans les autres sans fin. Le femme énonça sa sentence comme on mentionne un détail.

«Vous avez failli coûter à sa majesté la loyauté d’un outil fort utile, il va falloir réparer votre faute.»

A ce point Feln était prêt à tout pour essayer de sauver sa vie.

«Tout ce que vous voulez, je peux le reprogrammer et il sera loyal vous…»

Elle secoua la tête de façon négative et un sourire mauvais apparut sur le lèvres du directeur Vynarr.

«Nous l'avons déjà fait, à présent vous êtes libre professeur, je vous conseille de quitter Coruscant dans les meilleurs délais… Voici votre lettre de licenciement.»

Elle se leva, marcha à sa hauteur et plaqua la feuille de film plastique sur la table devant lui avant de sortir de façon indifférente. Feln lut le Scandoc décrypté avec une pointe d’espoir qui fit vite place à une terreur sans nom.

EXP: AUTORITE / AUTORITE

DEST: ALPHA-ROUGE

Terminez Autorité Alpha toutes affaires cessantes, les traîtres doivent subir un châtiment exemplaire.

Lorsque Feln Kindar releva la tête et cessa de pleurer, il s’aperçut que la salle était vide ; le reste de son parcours lui sembla flou et intemporel, il courut et s’empara de sa serviette, lorsqu’il croisa Kavaryn dans le hall il voulut lui dire de venir avec lui mais il lut dans ses yeux qu’elle savait…Et depuis longtemps, poignardé de toutes parts il sauta dans son speeder et démarra en trombe pour rejoindre l‘Astroport civil.

Une patrouille de police retrouva son speeder vide six jour plus tard sur le parking aérien d’un motel, la perquisition qui suivit dans une des chambres, louée à la semaine et dont l’écriteau NE PAS DERANGER commençait à inquiéter le propriétaire à défaut des droïds de ménage, fit découvrir aux investigateurs un corps dans la baignoire. Les liens enserrant les seuls parties intactes du cadavre laissant supposer qu’il était encore vivant lorsque son meurtrier l’avait arrosé d’acide.

Galbo’s était très bien placé au sommet d’une des tours le plus en altitude de la cité-planète, de nuit le panorama était incroyables, le par-terre de lumières ayant un effet quasi-hypnotique. Rommor Jethro entra en se demandant comment son plan initial avait pu dériver à ce point, il se retrouvait quasiment à la case départ et cela le désespérait… Il était venu avec l’espoir de s’affranchir de ses lien avec l’Empire et le voilà qui répondait à la convocation  de se maîtres, ratant par la même son vol pour retourner sur Naboo. Son humeur s’améliora lorsque le serveur l’accompagna à la table de son hôte, la coiffure était différente, la robe sûrement moins provocante mais il reconnut sans équivoque la danseuse favorite de l’Empereur.

«Le directeur Vynarr et votre agent de liaison vous envoient leurs plus cordiales salutations, il n’ont pu se libérer ni l'un, ni l'autre cependant: Ils devaient comparer leurs notes concernant Alpha... La main gauche ignore ce que fait la droite et parfois celà pose quelques petits problèmes.»

Rommor eu un sourire vaincu et prit place à la table, baisant la main offerte de son hôtesse.

«Je ne m’en plaindrai pas.»

Malgré la beauté du cadre, malgré ses yeux magnifiques et  sa voix sensuelle… Non la magie était absente, Rommor avait un autre visage au fond du cœur et souhaitait abréger ce voyage qui avait tourné à l’échec cuisant.

«Ne soyez pas trop amer, sa Majesté n’est pas ingrate et sait reconnaître ceux qui le servent bien.»

Elle arrêta la réponse acerbe qui allait franchir les lèvres de Rommor d’une main gracieuse.

«Je reconnais que ça n’a pas été facile pour vous, mais partout dans l’Empire des gens font le sacrifice de leur vie pour que l’Ordre Nouveau prévale et que la guerre civile prenne fin ; je sais qu’au fond de vous vous êtes toujours un officier loyal Rommor. Je fais moi aussi le même travail délicat que vous et dans notre monde le bien et le mal se mêlent souvent mais je deviendrai folle si je n’étais pas sûre que tout ce que je fais est pour le bien de la Galaxie.»

Jouant avec son verre qu’un serveur vînt rapidement remplir, le jeune homme semblait imperméable aux appels patriotiques de son interlocutrice.

«Vous avez fini? Laissez moi vous exposer  ce que ne pas être facile signifie pour moi. Le déshonneur, la prison et ses gaietés sous les douches, des combats à mort dans une fosse comme des animaux, sacrifier et tuer des camarades, sentir tous les jours la menace qui me plie aux bonne volontés de sa majesté. Vraiment sa gratitude n’a de cesse de me surprendre mademoiselle… Vous voulez me garder dans votre écurie, donnez moi quelque chose à mordre.»

Elle ne parut pas vraiment surprise et s’adapta immédiatement à l’axe de la conversation qu’avait initié Rommor.

«Réintégration dans vos rangs et privilèges militaires, de l’argent… Que voulez-vous vraiment Rommor?»

La tension palpable de Rommor le transfigurait à cet instant, elle mit la main sur la poignée du blaster caché dans son sac alors qu’elle sentait la menace du tueur et voyait un éclair terrifiant de fanatisme passer au fond de ses yeux.

«La garantie de sa majesté qu’il ne sera exercé aucune pression, aucune menace à l’encontre de la personne avec qui je vis; toutes les conditions que vous avez déjà énumérées et dès la fin du conflit ou à la mort du seigneur Cabb je veux être blanchi publiquement… D’ailleurs après si la Flotte veut encore de moi je briguerai bien un commandement hyper-capable.»

Elle ne discuta même pas, elle tendit la main par dessus la table et d’une voix claire approuva.

«Dans ce cas capitaine Cabb je vous souhaite un bon retour au service de sa majesté.»

Une boule de colère coincée au fond de la gorge, Rommor Irius Cabb, capitaine de la marine de sa majesté détaché au service personnel de sa grace serra la main du messager de l’Empereur, lui promettant silencieusement une mort aussi agréable que celle du professeur Feln Kindar si l’Empire se parjurait encore une fois. Elle lui répondit d’un sourire glacial porteur d’autant de douces promesses et ils conclurent par un toast comme si leur réunion avait eu quoi que ce soit de joyeux.

«Pour l’Empereur.»

Créé le samedi 2 juin 2007 à 23h52 par Guinch & mis à jour le mercredi 20 mars 2013 à 14h06