Rommor Ep3

Deux ans à peine qu’il était sorti de l’académie, ayant motivé sa demande de façon diplomatique pour éviter de froisser ses supérieurs, Rommor avait demandé instamment à être transféré à bord d’un bâtiment de ligne…Et surtout de combat.

Le Vigilance était un croiseur moyen de classe « Frappe » jaugeant au bas mot six mille tonnes, long de quatre cent cinquante mètres et filant un bon coefficient cinq d’accélération ; Rommor avait aimé ce vaisseau dès qu’il l’avait vu au chantier naval…Un magnifique vaisseau armé de belle façon et complètement autonome, ayant son propre peloton de fusiliers spatiaux, un escadron de chasseurs TIE…Quelle fierté gonflait sa poitrine au moment de monter à bord.

Le plus extraordinaire fut que jeune lieutenant, on lui eu confié un poste pareil ; mais les classe "Frappe" étaient produits rapidement par le chantiers Loronar, l’Empire en avait le luxe et pouvait donc y déployer quel équipage lui semblait bon.
Le capitaine Pol Horst fit bon accueil à son nouveau navigateur, c’était un homme aux tempes grisonnantes, affichant toujours un sourire en coin et les yeux pétillants de malice. Venu d’un monde de la bordure extérieure il avait plus de recul quand à son appréciation des évènements de la guerre civile, il ne sous-estimait pas les rebelles et envoyait souvent sur les roses le commissaire politique du bord ; lui rappelant qu’il s’y entendait peut-être fort bien en discours mais aucunement en tactique navale.
Horst avait su très rapidement créer une équipe efficace et motivée, réunissant ses officiers dans son carré pour un café et un verre de blanche dès que cela était possible.

La blanche était une de ces traditions que le COMPORN essayait d’éradiquer sans aucun succès, dans toutes les marines ayant existé il y avait toujours eu de l’alcool. Ce petit poison était distillé par un usage détourné des systèmes de recyclage du navire, le grand maître de cérémonie étant le bosco Stark, maître principal d’équipage régnant sans conteste sur le pont d’envol. Il était d’ailleurs de bon goût pour un capitaine lors d’une visite à un confrère de lui amener une bouteille de sa production, si bien que la perversion montait jusqu’aux plus hauts niveaux, le mess de l’amirauté étant fourni de la meilleure blanche de toute la flotte.

Sortant du bassin, le Vigilance devait effectuer ses essais en vol ; malgré toutes leurs qualités les croiseurs de classe « Frappe » étaient sujet à des pannes systèmes et des conflits à cause de leur technologie modulaire.
Même si l’équipage donna de lui-même avec cœur, ces deux mois furent un cauchemar sans fin, l’ingénieur en chef avait une maxime pour la décrire:

«Il faut trouver toutes les pannes, les analyser et entraîner l’équipage à y répondre au plus vite…Et si vous avez sommeil c’est que vous avez même le temps d’imaginer des solutions aux pannes qui n’existent pas!»

Durant cette période de tension extrême, monsieur le commissaire politique alla s’enfermer dans sa cabine de façon prudente, ayant manqué de se faire éjecter dans une capsule de survie par le Bosco Stark un peu plus tôt…Hors quart les hommes voulaient dormir, pas entendre des litanies sur l’Ordre Nouveau.

Deux mois à train d’enfer, les yeux rougis, café brûlant avalé sur un ventre désert, Rommor faisait son jogging sur le pont d’envol…Le Vigilance ne connaissait ni le jour, ni la nuit ; seulement des périodes de quart de quatre heures. A chaque tour il entendait le martèlement des bottes de combat et une escouade de troupes de choc le dépassait comme s’il eu été la dernière limace Hutt du coin, tout le personnel venant faire ses exercices dans le hangar en prenait pour son compte, aussi bien les pilotes de chasse que les fusiliers spatiaux eux-mêmes. Le groupe d’hommes en combinaison moulante noire, cranes rasés et visages tendus était vraiment hors du monde du navire, ils ne communiquaient pas si ce n’est pour le strict minimum et passaient leur temps à s’entraîner inlassablement , même le commissaire politique devait leur sembler indigne de l’ordre nouveau. Ce qui filait le plus la trouille à tout le monde, c’était la ressemblance frappante de beaucoup d’entre eux, certes on les voyait rarement en dehors de leurs armures de céramite blanche, mais les histoires le plus folles courraient sur les troupes de choc. Évidemment à toute règle son exception, selon la rumeur du bord, le Bosco Stark avait un soir de la semaine réservé aux troupes de choc à sa table de Sabacc, et force était de constater qu’il avait la communication facile avec ces gens-là.

Rommor s’arrêta en sueur, les mains appuyées sur les genoux, cassé en deux.

«Pas mal pour un spationaute.»

Le Major Kern lui tendit une serviette éponge et prit une gorgé à sa gourde, Kern dirigeait le détachement de fusiliers spatiaux du bord. C’était un colosse brun dont la cage thoracique énorme produisait une voix de baryton et un rire à faire trembler les murs, Rommor le remercia péniblement et se mit en devoir de marcher un peu, s’étirant pour regagner forme humaine.

«Des nouvelles de nos ordres de mission?»

Rommor sourit et tourna bien ses mots dans son esprit, voulant les délivrer comme on donne un bonbon à un gosse.

«Attention ce n’est rien d’officiel mais il se pourrait que l’on soit stationné dans l’amas de Minos.»

Le major haussa un sourcil, essayant de situer la zone dans sa géographie spatiale.

«Bordure extérieur, à côté de Kathol?»

Rommor fit un signe affirmatif et entraîna le major à distance du parcours des troupes de choc et des oreilles indiscrètes.

«Le Moff du secteur de Kathol est suspecté de sédition, il annexerai bien l’amas de Minos sans demander à qui que ce soit. Il y avait un Victoire basé sur zone mais il a été saboté par des rebelles, on devrait se rendre sur place pour damer le pion à monsieur gourmand.»

Le géant se fendit d’un sourire et attrapa le jeune lieutenant par les épaules, le secouant gaiement.

«Qu’il y vienne, on lui préparera une réception façon fuspa!»

Rommor sourit et taquina un peu le major.

«Vous n’en aurez pas le temps, il aura pris sa volée de bois vert par nos turbo lasers avant même que vous n’ayez le temps de sortir de vos bannettes!»

Le compétition entre fusiliers spatiaux et spationautes du bord était comme la blanche, une tradition.

«Booyah lieutenant, deux tours de plus espèce de semi-humain!»

De bonne grâce Rom’ laissa sa vengeance au fusilier et se remit à trottiner péniblement.

Créé le samedi 2 juin 2007 à 23h11 par Guinch & mis à jour le samedi 2 juin 2007 à 23h17