« Salutations bande de merdes, vous venez d’achever vos classes et il est temps pour vous de choisir votre orientation ; parmi le tas de chair à canon qui passe dans le broyeur, il s’avère que vous êtes les plus aptes à botter des culs de la promotion marine du secteur pour cette année. Pour cette raison, et le fait que vous êtes tous originaires du domaine Cabb, nous allons vous donner une chance de mourir de façon utile à votre patrie ! »
Le gueulard était un adjudant, un client sérieux en uniforme noir des fusiliers spatiaux de la marine impériale ; un détail dénotait pourtant une différence, il portait un béret rouge orné du sceau du clan Cabb.
« Je suis l’adjudant Seral, et j’appartiens à la première compagnie des bérets rouges attachée au service du Capitaine Cabb ; avant ça, j’ai flingué, explosé, éventré, égorgé, fracassé, dépressurisé et gazé du rebelle aux quatre coins de la galaxie sous les ordres du colonel Kern. Si aucun de vous tas de cons ne connaît le nom de Japhal Kern, c’est que vous ne connaissez pas le sens militaire du mot « valeur ». Le seigneur Cabb a un bras d’acier, et bien son fils, lui, a Japahal Kern ! Japhal Kern et les bérets rouge ! Notre premier régiment est composé uniquement de fuspa vétérans, mais pour votre chance, nous allons devenir un bataillon, ce qui signifie qu’il va y avoir de la place même pour les sous-hommes dans votre genre, les dames aussi. Quelques uns d’entre vous ont l’étoffe de fusiliers spatiaux, et une poignée d’entre eux a peut-être même le potentiel d’un béret rouge. Alors est-ce qu’il y a des couillus et des méchantes dans ce régiment ? »
Le cri unique des recrues raisonna, sans pour autant sembler satisfaire Seral.
« A ces hommes et femmes je promet de la sueur, du sang et des larmes ; les plus courtes nuits de votre pitoyable existence, un épuisement tel que vous n’en avez jamais connu ; des ecchymoses, des plaies et des fractures ! Si ça ne vous met pas l’eau à la bouche, ou si vous avez peur des petits bobos, dégagez et devenez de foutus spationautes ! »
Pas une des recrues ne bougea.
« Je vous vois, intérieurement vous vous marrez ; vous vous dites sûrement que je suis un putain de stéréotype et que ce n’est qu’un mauvais moment à passer ! Ce n’est pas un holo-film de guerre, vous allez vraiment me haïr bande de loques ! Je préférerai que ma mère soit violée par un rodien plutôt que de vous voir déshonorer mon bel uniforme ! Vous êtes des souillures, des crachats, des moins que rien ! Mais nous allons faire de vous des hommes et des femmes de bien, avec l’aide de l’Empereur nous ferons même de vous des fuspa ! Et s’il y a ne serait ce qu’une petite chance que vous y arriviez, alors nous ferons de vous des Cabbs ! Et maintenant vous allez courir jusqu’au hangar Bleu Trois, pour le seigneur, pour le clan et pour l’Empereur ; EN AVANT ! »
A ce moment précis, Timrönn se demanda s’il n’avait pas fait une grave erreur en s’engageant ; mais il fallut courir et dès lors, il n’eût plus le luxe de penser, juste celui d’obéir.
Le régiment était rassemblé, pendu aux lèvres de l’adjudant Seral comme à l’accoutumée ; ce dernier se tenait à côté d’une table où étaient disposées des armes. Il prit une arme de poing et en démonta les réserves de consommables devant les recrues.
« DL-18, pistolet blaster de petite puissance ; fiable et précise, cette arme manufacturée par la corporation Blastech est l’arme de service réglementaire de la majorité des unités impériales ; elle dispose d’une cellule énergétique et d’une réserve individuelle de gaz tibana qui lui confèrent une autonomie de cent coups. »
Reposant le pistolet ; il prit une arme disgracieuse, qui ressemblait à un pistolet sur dimensionné avec un embout rutilant.
« DH-17, carabine de poing utilisée par les détachements de fusiliers spatiaux à bord des navires de sa majesté ; notez le scope monté au dessus du canon, vous observerez que cet accessoire est systématiquement enlevé par les unités d’active. Par mes ancêtres, l’ingénieur qui a créé ce flingue était un abruti ! A quoi sert une lunette de visée dans une foutue coursive, je vous le demande ? A rien ! L’enlever allège la carabine qui peut dès lors aisément être maniée à une main. Le DH-17 est stable, précis mais sa charge énergétique, modulée pour éviter de percer les coques durant les abordages, est aussi susceptible d’être dispersée par un plastron de protection. Bref, avec ce bébé, on vise la tête ! »
Avec une révérence toute particulière, l’adjudant passa à une arme à l’allure indubitablement martiale ; son canon recouvert d’une grille de dissipation d’énergie noire, un chargeur sortant comme une excroissance, et une gueule peu engageant de Rancor le matin au réveil.
« E-11, carabine d’assaut équipant les troupes de choc ; depuis la création des bérets rouges, il s’agit de l’arme standard de notre unité. Une arme à grande cadence de tir, qui a du punch et qui monte une lunette de visée de toute dernière génération. La crosse repliable très ingénieuse peut être utilisée comme poignée située sous le canon, ou dépliée pour stabiliser le tir. Vous allez apprendre à maîtriser ce flingue sur le bout des doigts, ce sera votre meilleur ami, votre confident, le putain de réceptacle de votre foi en l’ordre nouveau ! EST-CE-QUE C’EST CLAIR ? »
La foule reprit en cœur le credo qu’elle avait douloureusement appris au long des derniers jours.
« OUI MON ADJUDANT ! »